Mohamed Abdelaziz a gardé de son vivant une rancune incommensurable envers le père fondateur du Polisario, El Ouali Sayed. Et pour cause, Mohamed Abdelaziz a été ignoré lors du congrès constitutif du Front Polisario tenu le 10 mai 1973 à Zouérate, en Mauritanie. Contrairement à son rival El Ouali Sayed, fondateur du mouvement, Mohamed Abdelaziz s’est vu sèchement refuser de siéger au sein du premier Bureau politique du front. Motif invoqué: Mohamed Abdelaziz est né à Marrakech et non à Smara, comme il le prétendait.
Ce n’est qu’après le départ d’El Ouali Sayed, tué par les services algériens le 9 juin 1976 lors d’un raid à Nouakchott, que Mohamed Abdelaziz retrouve la grâce. Ayant opté pour l’Algérie, envers et contre le Maroc, son pays d’origine, il a été désigné SG et président de la «RASD» depuis le 30 août 1976.
Quarante ans et quatorze mandats toujours plus tard, il était à la tête du front et de la «RASD» grâce au soutien d’Alger, qui a toujours apprécié sa stature d’ «homme soumis» devenu, au fil des détournements de fonds destinés à la population séquestrée, un affairiste de premier plan.
Quand Mohamed Abdelaziz renie ses originesMohamed Abdelaziz est né à Marrakech d’un père marocain, Khelili Mohamed Salem Rguibi. Celui-ci, ancien soldat des Forces armées royales (FAR), réside actuellement à Kasba Tadla, située à moins de trente kilomètres de Béni-Mellal. Il a laissé deux frères derrière lui, le cadet «Docteur Rguibi » qui officiait au CHU de Casablanca, avant de mettre le cap sur celui d’Errachidia, et un autre avocat de profession qui résiderait actuellement à Agadir.
Contrairement à son père et à sa fratrie, Mohamed Abdelaziz a choisi de se jeterdans les bras de l’Algérie, reniant ainsi les siens et la mère-patrie, le Maroc. Une allégeance à l’Algérie qu’il a manifestée aussi par son mariage à la fille du conseiller municipal de Tindouf, représenté au Parlement algérien, en l’occurrence Khadija Bent Hamdi, qu’il a nommée «ministre sahraouie de la Culture».
En somme, une option pour l’Algérie à laquelle il est resté fidèle jusqu’à son décès ce mardi 31 mai mais qui a toujours été contestée par sa famille qui tente, suite à l’annonce de son décès, de prendre attache avec les autorités algériennes en vue du rapatriement au Maroc de la dépouille de son enfant. Un vœu qui ne trouvera certainement pas d’écho auprès des responsables d’un pays qui ont toujours nourri une haine féroce à l’endroit du Maroc.