Qui sera le futur chef de la mission permanente du Maroc à l’UA? C’est la question que se pose le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition du week-end des 4 et 5 février. Selon le journal, plusieurs noms auraient été proposés pour assumer cette mission. Les candidats se comptent notamment parmi des experts du dossier du Sahara et de l’Afrique, des professeurs universitaires et des militants des droits de l’Homme.
Cependant, le nom qui revient sur toutes les bouches, affirme le journal qui cite des sources proches du dossier, est celui de l’ancien ambassadeur du Maroc en Espagne, Ahmedou Ould Souilem. Et le choix de ce rallié, qui a rejoint la mère patrie en juillet 2009, est justifié pour plusieurs raisons, estime le journal. Ainsi, en plus de ses origines sahraouies, Ould Souilem avait occupé des postes diplomatiques, alors qu’il était encore dirigeant du Front Polisario, dans plusieurs pays africains où il représentait la pseudo RASD, avant d’être nommé ambassadeur du Maroc en Espagne. C’est donc un connaisseur de l’Afrique, particulièrement des pays qui soutiennent les séparatistes, au fait, qui plus est, des rouages du Polisario.
Toutefois, malgré les atouts de cet ancien diplomate, d’autres sources, affirme le journal, écartent sa candidature et avancent pour argument un différend qu’aurait eu Ould Souilem avec les «centres du pouvoir» lorsque l’information concernant le retrait de son passeport diplomatique, à son retour en Espagne, avait fuité dans la presse.De même, soutiennent ces sources, l’ancien ambassadeur du Maroc en Espagne connaît, certes, très bien l’Afrique, mais sa nomination à ce poste pourrait être mal interprétée et laisser entendre que le Maroc n'a réintégré l’Union Africaine que dans le but d’y affronter le Polisario.
Rappelons qu’Ahmedou Ould Souilem, né en 1951 à Dakhla, est un ancien ministre, conseiller à la présidence chargé des pays arabes et cheikh de la tribu des Oulad Delim. Il a également été ambassadeur du Polisario, notamment au Panama, en Angola et en Guinée-Bissau. En 1988, il était déjà en désaccord avec la direction du Polisario. Vingt ans plus tard, il ralliait le royaume pour être nommé, dix mois après son ralliement, ambassadeur du Maroc en Espagne.
A noter qu’après la réintégration du Maroc dans l’UA, actée officiellement le 31 janvier, le royaume est appelé à procéder à une série de nominations de cadres, d’experts et de diplomates au sein des instances de cette organisation. Le Maroc devra dépêcher à Addis-Abeba une délégation permanente et nommer les cinq parlementaires qui le représenteront au Parlement panafricain, dont le siège est en Afrique du Sud.