Le bilan de mi-mandat de l’action gouvernementale devra être présenté par le chef du gouvernement devant l’institution législative, selon les dispositions de l’article 101 de la Constitution: «Le chef du gouvernement présente devant le Parlement un bilan d’étape de l’action gouvernementale, à son initiative ou à la demande du tiers des membres de la Chambre des Représentants ou de la majorité des membres de la Chambre des conseillers. Une séance annuelle est réservée par le Parlement à la discussion et à l’évaluation des politiques publiques».
Pour ce faire, le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani a chargé son directeur de cabinet, Jamaâ El Mouâtassim, de dresser un bilan des réalisations de l’Exécutif et de ses politiques publiques, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition de ce jeudi 2 mai. En confiant cette mission à son chef de cabinet, qui est en même temps maire de la ville de Salé et membre du conseil économique, social et environnemental (CESE), le chef du gouvernement lui a demandé de coordonner la réalisation de cette mission avec le ministre chargé des relations avec le Parlement et de la société civile, porte-parole du gouvernement, Mustapha EL Khalfi, en invitant les ministres des différents départements à mettre à sa disposition leurs contributions au bilan de mi-mandat de l’action gouvernementale. Toutes les données seront ainsi transmises au cabinet du chef du gouvernement, dont la majorité des membres sont du Mouvement unicité et réforme (MUR). Ce qui porte à croire que le bilan de mi-mandat de l’Exécutif sera agencé sous le prisme du MUR. La lecture et la présentation des statistiques illustrant le travail du gouvernement seraient ainsi effectuées selon la vision du MUR. De même, l’analyse des données et leur agencement seraient influencés par des orientations du MUR et de sa subjectivité dictée par son idéologie.
Bref, le bilan gouvernemental devrait ainsi être présenté selon la vision du MUR, qui est maître à bord au cabinet du chef du gouvernement. Car, précisent les sources du quotidien, Jamaâ El Mouâtassim, qui est à cheval entre ses occupations partisanes, ses responsabilités de maire de la ville de Salé, ses engagements en tant qu’élu dans la même ville et ses missions en tant que membre du conseil économique, social et environnemental, serait fantôme au cabinet du chef du gouvernement. Autant dire que le cabinet est piloté par le MUR qui aura ainsi toutes les marges de manœuvre pour teinter le bilan gouvernemental de ses couleurs.