Le PJD a saisi, hier mardi, la Cour constitutionnelle pour contester la validité de la nouvelle formule du quotient électoral et tenter de faire annuler l’amendement y afférent dans la loi organique relative à la Chambre des représentants. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mercredi 24 mars, que le nouveau quotient électoral permettra de répartir les sièges sur la base du nombre des inscrits sur les listes électorales, en lieu et place du système en vigueur fondé sur le nombre des voix valides. Les dirigeants du parti islamiste tablent sur la décision de la Cour constitutionnelle pour faire barrage à cet amendement qu’ils considèrent comme anticonstitutionnel.
Le nouveau quotient électoral, affirment-ils, permet de faire le décompte des voix des morts et de ceux qui boycottent les élections, pour les répartir sur les listes des partis en compétition. Selon certaines sources, le PJD joue sa dernière carte devant cette juridiction à laquelle a eu recours son secrétaire général et chef du gouvernement pour gagner son combat politique. Saâd-Eddine El Othmani avait, en effet, qualifié le nouveau quotient électoral d’antidémocratique car, dit-il, il n’existe dans aucun pays au monde. La représentation proportionnelle, précise-t-il, est basée, dans tous les systèmes politiques, sur un pourcentage électoral calculé selon le quotient entre le nombre des votants et celui des sièges à pourvoir.
Le quotidien Assabah rapporte qu’El Othmani considère que ce calcul garantit la représentation des formations politiques dans les institutions législatives et locales. Le recours à une autre option, poursuit-il, permet d’offrir des sièges à ceux qui n’ont pas obtenu la confiance des électeurs. Les dirigeants du PJD s’étonnent que l’on puisse donner à celui qui a obtenu 60.000 voix le même nombre de sièges qu’à celui qui n’a glané que 2.000 voix en appliquant le nouveau quotient. Les dirigeants de plus de 20 partis réagissent en indiquant que, grâce à l’ancienne formule, le PJD avait «volé» des sièges à ses concurrents en obtenant deux ou trois sièges dans chaque circonscription électorale.
Une formule, ajoutent-ils, basée sur le nombre des votants et selon un seuil électoral de 3% qui a barré la route à des milliers d’électeurs qui ont voté pour les partis concurrents au PJD. Il faut rappeler que c’est la première fois dans les annales de la politique nationale qu’un chef de gouvernement a recours à la Cour constitutionnelle pour un conflit partisan. D’autant qu’El Othmani tente d’annuler un amendement qui a confirmé la fragilité de la majorité gouvernementale, dont la plus grande partie des composantes s’est alliée à l’opposition contre le PJD, qui dirige pourtant cette coalition.