Nouvel épisode dans la crise que vit la mairie de Rabat. Les détracteurs d’Asmaa Rhlalou, maire de la capitale et qui fait face à une fronde depuis plusieurs mois, l’accusent de faire appel à des «baltajis». Ils en veulent pour preuve ce qui s’est passé mardi dernier au siège du Conseil de la ville.
Dans son édition du vendredi 23 février, Al Akhbar rapporte que les présidents des groupes de conseillers à la mairie, notamment ceux du RNI, du PAM et de l’Istiqlal, viennent de dénoncer des comportements indignes dont se seraient rendus coupables des proches de la maire, Asmaa Rhlalou. Ceci s’est produit lorsque des conseillers ont souhaité déposé une requête appelant à la tenue d’une session extraordinaire au siège du Conseil de la ville. Cette dernière, ajoute la même source, porte la signature de pas moins de 63 élus.
Toujours d’après Al Akhbar, les détracteurs de la maire ont apporté leur soutien à Abdelilah Bouzidi, élu et coordinateur régional de l’Istiqlal, qui aurait subi des violences physiques lors des évènements de mardi dernier. Ils ont également annoncé avoir saisi le président du tribunal de Rabat afin de charger des huissiers de justice d’enregistrer les qualités des personnes qui sont intervenues lors de ces incidents.
Par ailleurs, le quotidien rappelle que ces faits sont intervenus dans un contexte déjà tendu, puisqu’une dizaine de conseillers et de fonctionnaires à la mairie ont récemment protesté contre le blocage administratif que connait le Conseil de la ville depuis des mois sur fond de conflit politique. Ce dernier oppose la maire RNiste et les présidents des groupes de la majorité et de l’opposition.
Selon des participants au dernier mouvement de protestation, organisé le jour des incidents, les slogans ciblaient directement la maire qu’on accuse de mauvaise gouvernance. Cette dernière est aussi rendue responsable par les protestataires du blocage. Ils l’ont une nouvelle fois invité à quitter son poste.
Quoiqu’il en soit, la situation actuelle a atteint un point de non retour. Elle n’est pas digne d’une ville comme Rabat. Le pire, c’est qu’à ce jour, aucune perspective à un retour à la normale n’émerge, promettant ainsi la poursuite de la crise politique encore de longs mois au sein du Conseil de la ville. D’autant que la maire semble camper sur sa position de ne pas délaisser son siège, comme le souhaitent ses détracteurs.