Les relations franco-marocaines ne sont pas au beau fixe, et ce depuis le 20 février 2014, jour où sept policiers français s’étaient présentés à la résidence de Chakib Benmoussa, ambassadeur du Maroc à Paris, munis d’une convocation adressée par la juge d'instruction Sophie Kheris à Abdellatif El Hammouchi, directeur de la DGST. "Notre sentiment est qu'il n'y a pas chez notre partenaire français de volonté politique réelle de faire obstacle aux manipulations anti-marocaines émanant de milieux connus pour leur hostilité à notre encontre", avait ainsi déclaré Salaheddine Mezouar, le ministre marocain des Affaires étrangères, ajoutant que «le temps de la tutelle est révolu». Des propos recueillis, dans son édition du 11 au 17 janvier, par Jeune Afrique qui revient, dans sa dernière livraison, sur le durcissement des relations entre Rabat et Paris. Dans un article intitulé «France-Maroc, vous avez dit «prochaine?»», l’hebdomadaire fait ainsi allusion à la visite annoncée de Laurent Fabius qui, en fait, n’aurait rien d’officiel. «C’est par un simple tweet que Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères, a annoncé le 15 janvier qu’il allait faire au Maroc une visite «prochaine» afin d’améliorer les relations avec ce pays», peut-on en effet lire sur les colonnes du journal. Et de rappeler les propos de Salaheddine Mezouar qui avait, dans une interview accordée à Jeune Afrique (JA n°2818), déclaré que cette visite devait être «coordonnée» de concert entre le Maroc et la France qu’il avait alors appelée à réagir contre les «manipulations anti-marocaines» sur son territoire. Et la dernière sortie de Taubira qui, malgré les messages de condoléances du Maroc à la France après l’attentat meurtrier qui a frappé Charlie Hebdo, n’a pu s’empêcher de reprocher au royaume son absence à la marche organisée à Paris, n’a certes pas été pour briser la glace.
Renforcement des liens entre le Maroc et l’Espagne Le froid entre Paris et Rabat aurait contribué, d’après Jeune Afrique, à resserrer les liens entre le royaume chérifien et le royaume ibérique qui se félicite de sa «coopération exemplaire» avec le Maroc, dont les services de contre-espionnage ont permis l’arrestation de 47 jihadistes en 2014. Une efficacité qui a valu à Abdellatif Hammouchi d’être «décoré par les Espagnols de la Croix honorifique de mérite policier en octobre dernier». Une distinction qui sonne comme un «pied de nez», ajoute le journal. «Un pied de nez aux Français qui n’avaient manifestement pas prévu les conséquences de la descente, le 20 février 2014, d’une escouade de policiers (…) en quête du même Abdellatif Hammouchi» dont ils auraient aujourd’hui bien besoin des services.