La ministre de l’Économie et des finances, Nadia Fettah Alaoui, a passé un mauvais quart d’heure, mardi au Parlement. Les députés membres de la commission des finances, de l’opposition comme de la majorité, se sont pour ainsi dire ligués contre elle. Cela au point que la séance, consacrée à la hausse des prix des produits alimentaires, a failli être levée dès le début.
Le chef du groupe parlementaire du Mouvement populaire, et coordinateur des groupes de l’opposition, a, en effet, considéré à un certain moment que la réunion n’avait aucune utilité, vu la nature des points qui ont été programmés.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du jeudi 23 mars, que le chef du groupe parlementaire du RNI a laissé entendre que, si le gouvernement ne réagit pas à temps, les groupes de la majorité sont disposés à présenter une proposition de loi portant plafonnement des prix de certains produits de grande consommation et réorganisation des réseaux de distribution.
Si elles sont d’accord sur le fonds, soit la nécessité de brider la tendance haussière des prix, les groupes de la majorité et de l’opposition ne sont pas d’accord sur la manière d’y arriver. Ce qui a donné lieu à des échanges houleux entre les deux parties, au point que le président de la commission, a dû finalement se décider à en suspendre les travaux, note le quotidien.
Mais auparavant, la ministre a eu le temps de donner quelques précisions sur les dispositions prises par le gouvernement et surtout l’état des stocks de certains produits stratégiques et pour maintenir le niveau d’approvisionnement du marché. La ministre a ainsi présenté les mesures gouvernementales destinées à faire face à la hausse des prix des produits et biens de consommation et à protéger le pouvoir d’achat des citoyens. Elle a assuré en ce sens que les marchés nationaux sont approvisionnés en quantités abondantes de produits de grande consommation. L’offre en produits agricoles (fruits et légumes) est suffisante et répond aux besoins nationaux, a-t-elle précisé.
Pour ce qui est des stocks stratégiques, la ministre a assuré que le stock de blé couvre entre deux et trois mois, celui de sucre plus de quatre mois et celui des huiles et du beurre plus de deux mois. Le stock disponible d’essence couvre 53 jours des besoins nationaux, celui du gasoil 29 jours, alors que celui du gaz butane couvre 26 jours.
Par ailleurs, l’offre en produits les plus consommés durant le mois de Ramadan, en particulier les dattes et le lait, est disponible en quantités qui dépassent la demande. Concernant les viandes, notamment la viande rouge, l’offre est suffisante et couvre les besoins nationaux. En effet, du 20 octobre 2022 au 14 mars 2023, quelque 13.642 têtes de bovins ont été importées. Enfin, la production nationale de poissons a connu une hausse notable au cours du mois de février dernier, ce qui permettra de répondre aux besoins des citoyens.
Le quotidien Assabah, qui s’est également intéressé à ce sujet dans numéro du même jour, a précisé, citant la ministre, que les produits importés ou dérivés des matières premières importées ont connu une forte hausse depuis la première moitié de l’année dernière. Mais ils ont connu une accalmie, quoique les prix sont restés pratiquement au même niveau, depuis le début de cette année. La ministre a cité entre autres exemples, la farine, les pâtes, les huiles de table. Le lait et les produits laitiers ont également connu une forte hausse des prix à cause, principalement, de la baisse du niveau de la production nationale.