Le ministre d’Etat chargé des droits de l’Homme, Mustapha Ramid, a fait, devant la commission de la justice, un exposé sur la réactivité du gouvernement face aux rapports des organisations internationales relatifs au Maroc. Le ministre a notamment pointé du doigt les erreurs commises par Amnesty International (AI) dans son dernier rapport sur la situation des droits de l’Homme dans le royaume.
Un rapport qui a mis cette organisation dans l’embarras quand les autorités marocaines lui ont demandé de fournir des preuves matérielles de ses accusations. Prise au dépourvu face à l’insistance du Maroc, l’organisation a choisi la fuite en avant en déversant toute sa haine contre notre pays. Un comportement insensé qui a retourné contre elle la campagne médiatique qu’elle avait traitreusement orchestrée contre le royaume.
Du coup, la plupart des grands journaux du monde ont dû retirer les articles qu’ils avaient consacrés à ce sujet, monté de toute pièce par l’AI. La première erreur de cette organisation, souligne Mustapha Ramid, est d’avoir accusé le Maroc d’espionnage téléphonique sans présenter la moindre preuve, dans son rapport du 22 juin. Le royaume, ajoute Ramid, a catégoriquement démenti ces accusations et a demandé officiellement à l’AI de lui faire parvenir les preuves sur lesquelles elle s’est basée pour mener une campagne de dénigrement systématique contre le Maroc et ses institutions.
A preuve, ajoute le ministre, le communiqué de son bureau régional publié le 4 juillet où elle a choisi l’escalade au lieu d’argumenter son rapport par des preuves matérielles. Du coup, l’AI a choisi d’user d’une sémantique qui va à l’encontre des droits de l’Homme, allant jusqu’à faire l’impasse sur ce sujet actuel pour dérouler une rétrospective tout aussi fallacieuse des libertés au Maroc. `
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du samedi 18 juillet, que le ministre a indiqué avoir diligenté une enquête au sein de son département pour vérifier si Amnesty International avait vraiment adressé son rapport le 3 juillet avant sa publication le 4 juillet. Il s’est avéré après moults investigations, ajoute Ramid, qu’aucun des services du ministère n’a reçu de message électronique de la part de l’AI, ni le 3 juillet ni avant cette date. Autant dire, poursuit le ministre, que cette organisation a trempé dans le faux car la lettre que la secrétaire générale ajointe de l’AI avait adressée au chef du gouvernement le 9 juillet n’a pas apporté la moindre réponse aux demandes répétées du royaume.
C’est dire que cette organisation ne détient aucune preuve des accusations qu’elle a inventées de toutes pièces. La meilleure façon, poursuit Ramid, de sortir de l’ornière et d’éviter que l’image d’Amnesty soit ternie davantage est que ces dirigeants reconnaissent leur erreur et retirent leurs accusations. Outre ces remarques sur le fond, le ministre d’Etat reproche à l’AI de ne pas respecter les critères d’enquête en se basant sur des sources unilatérales quand il s’agit de cas individuels.
Et puis, enchaine Ramid: «Il est quand même intriguant qu’Amnesty International se concentre sur les droits de l’Homme dans les provinces du sud en se basant sur des informations qui lui sont fournies par les ennemis de l’intégrité territoriale de notre pays. D’autant plus qu’elle publie des recommandations à caractère politique comme celle d’élargir les prérogatives de la MINURSO. Ce qui est encore plus aberrant, c’est que l’AI fasse l’impasse sur les violations des droits de l’Homme dans les camps de Tindouf qui ont pourtant été relevées par des mécanismes onusiens et d’autres organisations mondiales».
L’AI, poursuit Ramid, égratigne, elle même, sa crédibilité en ne daignant pas recouper ces informations et en éludant celles fournies par les sources officielles. Du coup, elle se lance dans des estimations d’ordre général en se basant sur des cas isolés et faux fournis par des sources anonymes, conclut le ministre des droits de l’Homme.