L’Union européenne est-elle réellement engagée sur la question du recensement de la population de Tindouf ? Les échos qui nous parviennent du côté de Bruxelles laissent penser plutôt l’inverse. Dans une réponse à une lettre qui lui a été adressée par un groupe d’eurodéputés sur la nécessité d’évoquer dans la déclaration de l’UE sanctionnant les travaux du Conseil d’association Maroc-UE l’obligation pour l’Algérie d’organiser un recensement des populations des camps de Tindouf, la Haute représentante de l’UE aux Affaires étrangères, Federica Mogherini, s’est contenté de dire que «pour des raisons pratiques l'on ne peut à chaque fois évoquer de tels sujets spécifiques de manière détaillée lors de nos réunions».
Mise devant ses responsabilités à l’égard de la population de Tindouf, au recensement de laquelle avait appelé le Conseil de sécurité dans sa résolution 2218 (fin avril 2015), sur fond de scandale de détournement d’aides humanitaires par le Polisario, la diplomate européenne en chef a préféré plutôt botter en touche. Elle a rappelé que « l’UE soutient les efforts du secrétaire général de l’ONU pour parvenir à une solution politique mutuellement acceptable de la question du Sahara qui «garantit le droit du peuple du Sahara occidental».
Voilà, le mot est lâché : «peuple du sahara occidental». Or, la haute représentante de l’UE a-t-telle, justement, une idée exacte de ce «peuple», vrai ou supposé, et dont le nombre a souvent été surdimensionné par les dirigeants du Polisario pour gonfler le volume des aides humanitaires qui ne sont jamais allées à leurs destinataires réels puisqu’elles ont toujours été détournées à des fins bassement mercantilistes.
Voilà une vérité à laquelle la haute représentante n’a pas voulu s'attaquer, en essayant d’esquiver la question du groupe d’eurodéputés, en l’occurence Rachida Dati, Ingebord Grassle, Gilles Pargneaux, Frederique Ries, Robert Rochefort et Sion Simon.
Une esquive qui ne fait pas honneur à "l'Europe des droits de l'Homme".