Jeudi 28 juillet, prison civile d’Oukacha, plus précisément le Centre de Réinsertion des jeunes qui compte 800 pensionnaires. Il est 19H30 quand le feu se déclare dans une chambrée. Un détenu donne l’alerte. «Y a le feu !», a-t-il lancé, à l’adresse du personnel de la prison. Des cris de panique fusent de toutes parts, puis les premiers cas d’asphyxie. Les pensionnaires ont été dirigés vers la cour de la prison, en attendant l’arrivée des éléments de la Protection civile.
Sauf que ce n’était pas le bon endroit pour évacuer les détenus, la cour où des travaux étaient en cours est jonchée de pierres. Le personnel de la prison ne s’était peut-être pas rendu compte que les détenus allaient se servir de ces pierres comme de projectiles pour attaquer les forces de l’ordre accourus immédiatement sur les lieux, autant que les éléments de la Protection civile arrivés toutes sirènes bêlantes. Bien plus qu’un réflexe de survie, après le déclenchement de l’incendie, les premiers indices sur une tentative d’évasion massive commencent à percer au travers des volutes de fumée qui se dégagent de la prison.
Et ce n’est surtout pas ce fait spectaculaire qui dira le contraire. Plusieurs dizaines de détenus utilisent un bus de transport du personnel en voiture de bélier pour tenter de forcer le portail de l’enceinte de la prison. Or, c’était sans compter avec l’habileté des services de police qui ont découvert le pot aux roses.
Aux grands maux, les grands remèdesPremier réflexe sécuritaire, et pas des moindres: encercler la prison d’Oukacha pour avorter toute tentative d’évasion. Les alentours de la prison ont été sécurisés. Des tirs se font entendre en guise de sommation aux alentours de la prison, et pour que les détenus tentés par l’évasion se rendent compte que les forces de l’ordre étaient à l’extérieur. Les tirs de sommation n'ont pas intimidés les pensionnaires qui ont persisté à essayer de forcer le portail de la prison. C'est alors qu’une unité des forces d’élite dépendant de la préfecture de police de Casablanca, récemment formée, fait son entrée dans l’enceinte pour maîtriser ce qui s’est révélé être une mutinerie savamment orchestrée en vue de provoquer une évasion massive des détenus. 50 éléments de cette unité sont entrés en contact avec les prisonniers et ont maîtrisé les rebelles. La mise en échec de l'évasion est l'oeuvre de cette unité dont les premiers éléments ont été aperçus lors des festivités du dernier Nouvel An.
A toutes fins utiles, "il faut bien noter qu’aucun incident n’a entaché l’intervention de la police. Aucun coup de feu n’a été tiré en direction des détenus", précise une source policière à le360.
Les dégâts provoqués sont à mettre plutôt au passif des auteurs de ce sinistre projet, dont les motifs restent à élucider par l’enquête policière ouverte sous la supervision du parquet général.
S’agissant des dégâts humains, il convient de souligner que 9 blessés ont été enregistrés parmi les détenus, alors que 5 cas de blessures sont signalés chez les forces de l’ordre. Les jours des blessés évacués sur le coup sur l’hôpital Mohammed V à Hay Mohammadi ne seraient pas en danger.
Pour ce qui est des dégâts matériels, il faut signaler qu’un bus appartenant au ministère de la Justice a été calciné, alors qu'une ambulance de la Protection civile, un véhicule de la police et une voiture d’un huissier de justice ont été endommagés.