La montée des cas du Covid-19 pourrait-elle provoquer un retour au confinement? Serait-il un mal nécessaire pour endiguer l’épidémie? Le Maroc serait-il en mesure de supporter économiquement et socialement la lourde facture d’un reconfinement?
Ces questions et bien d’autres ont été soulevées par le quotidien Al Massae dans une édition spéciale encartée dans son édition du jeudi 30 juillet au dimanche 2 août. Dans ce contexte, marqué par la montée des cas du nouveau coronavirus Covid-19 et l’augmentation du nombre de décès, le manque d’harmonie dont fait montre l’équipe gouvernementale, et surtout la décision surprise de la mise en quarantaine de huit villes ont alimenté les interrogations du quotidien.
En effet, cette décision constitue un virage à 180 degrés du gouvernement, qui avait opéré une levée des restrictions il y a seulement quelques jours, ce qui ravive les craintes d’un retour au confinement. A ce propos, fait remarquer le quotidien, le gouvernement n’ignore pas le prix d’une telle décision. Car, rappelle Al Massae, chaque jour de confinement coûte au pays environ un milliard de dirhams.
D’ailleurs, le ministre de l’Economie, des finances et de la Réforme de l’administration, Mohamed Benchaâboun, avait indiqué que les deux mois de confinement, imposé par l'épidémie du coronavirus (Covid-19), ont coûté à l’économie marocaine 6 points de croissance de son Produit intérieur brut (PIB) pour l’année 2020, ce qui signifie une perte de 1 milliard de dirhams par chaque jour de confinement.
Et de souligner lors d’une session des questions orales à la chambre des conseillers que «la perte aurait été bien plus importante si le soutien financier n’avait pas été fourni par le Fonds spécial pour la gestion de la pandémie de coronavirus, créé sur hautes instructions du Roi Mohammed VI».
En plus du volet économique, poursuit le quotidien, le citoyen marocain ne pourrait plus supporter un reconfinement. «Le citoyen lambda préférerait la prison au confinement à la maison sans source de revenu», puisque le soutien accordé par le gouvernement ne lui suffit pas pour subvenir à ses besoins. Cette situation qui pourrait provoquer des mouvements de colère dont les conséquences seraient désastreuses, ajoute le quotidien. Et les séquelles psychologiques du confinement précédent n’ont pas encore été oubliées.
Autant dire que «la décision du gouvernement d’un retour au confinement n’est pas du tout facile à prendre, comme pourraient le croire certains». Le gouvernement se trouve ainsi entre le marteau de la propagation du nouveau coronavirus et l’enclume de la suspension des activités économiques et les dégâts que cela provoquerait pour l’économie nationale. D’ailleurs, l’expérience a montré que le premier confinement a coûté extrêmement cher au pays sur les plans économique et social, ce qui rend l’idée d’un retour au confinement beaucoup plus dramatique que le virus, résume le quotidien.