Le processus de la réforme de la retraite s’accélère et la situation se corse. La ministre de l’Économie et des finances, Nadia Fettah Alaoui, vient de convoquer une réunion, la semaine prochaine, de la commission chargée de plancher sur ce dossier. Le gouvernement veut manifestement régler rapidement ce dossier. Les syndicats ne l’entendent pas de cette oreille. Ils réagissent en battant les tambours de la guerre.
D’après le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, édition du 9 février, les centrales syndicales sont subitement sorties de leur silence et manifestent en chœur leur refus de toute réforme qui passe par le relèvement de l’âge de départ à la retraite. L’UMT qui s’est toujours opposée à cette option a réagi fermement par la voix de son secrétaire général, Miloudi Moukharek, lequel refuse de parler d’un éventuel prolongement de l’âge d’activité jusqu’à 65 ans.
Dans la même lancée, l’UMT refuse également de parler d’un quelconque relèvement du niveau des cotisations des affiliés. Cela reviendrait, d’après le syndicat, à aggraver davantage l’érosion du pouvoir d’achat des citoyens. Il n’est pas, non plus, question de toucher aux pensions, déjà maigres, des retraités.
La CDT a également réagi à cette question. La centrale a tout simplement rejeté toutes les recommandations de la commission spéciale de la retraite. L’UGTM, bras syndical de l’Istiqlal, et le syndicat du PJD, l’UNTM, sont également sur la même longueur d’onde. Ils rejettent catégoriquement les «out-puts», de la première réunion de la commission et exigent du gouvernement de revoir sa copie.
En réalité, il faut le souligner, durant cette première réunion de la commission ad hoc, le gouvernement n’a présenté aucune proposition concrète. Ce qui a été présenté aux membres, syndicats et CGEM sont les résultats d’une étude qui a été commanditée par l’Exécutif. Et cette étude propose, justement, comme une des voies de sauvetage des trois régimes de retraite civile, le relèvement de l’âge de départ à la retraite à 65 ans.
Les syndicats ont bien évidemment refusé de s’engager sur cette voie. Toujours est-il, la ministre vient de les convoquer pour une nouvelle réunion de la commission, programmée pour le 14 février. Et comme auparavant, cette réunion rassemblera les représentants du gouvernement, ceux des syndicats et ceux du patronat.
La commission spéciale chargée de plancher sur le dossier de la réforme de la retraite avait tracé un agenda du travail avec pour objectif d’achever ses travaux en avril prochain. Il est prévu que la commission soit en mesure, à cette date, de proposer des scénarios de réforme et une feuille de route pour déployer celui qui aura été choisi dans le cadre de la Haute commission du suivi du dialogue social.