Pour le PJD, c’est un sujet qui ne passe pas. A chaque fois qu’une partie plaide pour la réforme de certains articles du Code de la famille, qu’il s’agisse d’associations de défenses des droits des femmes ou des acteurs de la société civile, le parti de la Lampe se met vent debout contre.
Cette fois-ci, Abdelilah Benkirane et ses confrères du parti ciblent le CNDH.
Dans son édition du lundi 13 mars, Al Ahdath Al Maghribia rapporte que le PJD a désormais pour cible le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) et sa présidente. Car le conseil souhaite étudier des propositions de réforme du Code de la famille. Il avait dans ce cadre annoncé la composition d’un «groupe de travail et de réflexion sur la révision du Code de la famille».
Réuni exceptionnellement jeudi dernier pour discuter du sujet, le secrétariat général du PJD s’est attaqué de manière virulente à Amina Bouayach, présidente du CNDH ç cause de ce qu’il considère comme une «exclusion» du parti de ce groupe de travail.
Abdelilah Benkirane et «ses frères du parti» accusent le CNDH et sa présidente «d’exclure systématiquement certains courants pourtant très ancrés dans la société marocaine, et de favoriser un courant intellectuel et politique qui ne reflète pas le pluralisme de ladite société».
D’après le quotidien, les PJDistes ne s’arrêtent pas là. Ils dénoncent une approche présumée du CNDH qui favorise les référentiels universels au lieu de s’appuyer sur ceux locaux. Ils s’opposent à ce qu’ils appellent une approche basée sur «l’exclusion» systématique de certains et le «favoritisme» d’autres qui sont devenus très présents dans certaines institutions nationales.
Comme le rapporte Al Ahdath Al Maghribia, l’attaque du PJD envers la présidente du CNDH va plus loin. Le communiqué publié par le parti de la Lampe accuse Amina Bouayach d’adopter une approche «unilatérale et non démocratique, et que cela se fait ressentir même dans le fonctionnement des différentes instances du Conseil qu’elle préside».
Pour le journal, cette nouvelle sortie du PJD vient confirmer son insistance à exercer une sorte de «tutelle» sur la société marocaine, en tentant à chaque fois d’imposer ses propres visions. Et dès que des institutions ou des acteurs vont à contre-courant de ses visions, le parti n’hésite pas à s’y attaquer, surtout quand il s’agit de dossiers et de sujets qui concernent, en principe, l’ensemble de la société. Selon Al Ahdath Al Maghribia, cela se manifeste dans cette nouvelle sortie du PJD, qui considère la constitution par le CNDH du «groupe de travail sur la révision du Code de la famille est osée, et que cela s’est fait en dehors de la logique du consensus et des équilibres nationaux».