Au moment où l’attention des Marocains est focalisée sur les tractations de la formation du gouvernement, un processus identique se déploie, mais à une échelle plus réduite, dans les régions et les communes.
Depuis le scrutin du 8 septembre, c’est la course contre la montre dans les collectivités territoriales. Il fallait élire les présidents de commune et de région dans les deux semaines suivant le jour de scrutin, puis les autres membres du bureau pour former les «exécutifs locaux» et désigner les présidents des commissions, entre deux et cinq selon la taille des communes. Ensuite intervient l’élaboration et l’adoption du règlement intérieur avant d’enchaîner, toujours durant la session d’octobre avec la présentation et le vote du budget. Un véritable marathon, passé pratiquement inaperçu, commente l’hebdomadaire La Vie éco dans son édition du vendredi 5 novembre.
Une fois les nouvelles équipes en place, elles doivent s’atteler à élaborer un plan d’action pour l’année prochaine et une feuille de route pour les trois années à venir. Pour le moment, dans la plupart des communes, on en est encore à identifier les priorités pour passer immédiatement à l’action.
Dans les grandes villes, poursuit le quotidien, après avoir relevé l’étendue des dégâts laissés par le dernier mandat de gestion du PJD, le défi sera de tenter de rattraper le retard, souvent immense, accumulé dans les programmes de mise à niveau et de développement lancés ces dernières années dans la plupart des grandes villes du Royaume.
Cela, avant de s’attaquer au véritable défi qui les attend à partir de cette année. A savoir, le tout digital. Dépenses, recettes, autorisations, le reste devrait suivre. Le mot clé est désormais la bonne gouvernance. Ces équipes ne seront toutefois pas seules, l’autorité de tutelle est là et veille au grain.
C’est ainsi, poursuit La Vie éco, que dans le cadre de l’accompagnement des collectivités territoriales dans la préparation du budget de l’année 2022, le ministère de l’Intérieur vient d’adresser une importante circulaire aux walis et gouverneurs. Les principales orientations de la circulaire s’articulent autour du chantier de la numérisation et de la dématérialisation des opérations des collectivités territoriales et du chantier relatif à la performance de la gestion financière des collectivités territoriales.
En d’autres termes, explique l’hebdomadaire, les nouveaux maires et présidents de commune ont été invités à préparer le budget en se servant des différentes plateformes de gestion mises en place par la Direction générale des collectivités territoriales. A savoir le système GID pour la gestion intégrée des dépenses et gestion budgétaire, le système GIR pour la gestion des recettes et la plateforme Rokhas pour la gestion des autorisations à caractère urbanistique, commercial ou celles relatives à l’occupation temporaire du domaine public.
On comprend entre les lignes, estime La Vie éco, que le premier souci des autorités de tutelle est la transparence, la traçabilité, la célérité et la fluidité dans la gestion. La digitalisation étant par ailleurs l’un des moyens les plus efficaces dans la lutte contre la corruption. Cela dit, les nouveaux «exécutifs» locaux sont également invités à faire montre de rationalisation en termes de dépenses budgétaires. Ils sont, de même, très attendus dans le champ des réformes, notamment fiscale, avec la mise en œuvre de la nouvelle loi relative à la fiscalité locale, mais également du nouveau texte portant sur le patrimoine immobilier communal.
Globalement, estime le quotidien, c’est un processus qui a été suivi également au niveau des régions. Mais contrairement aux communes, notamment les grandes villes, dans les régions, le gros du travail a déjà été fait. Toutes les régions ont leurs propres plans de développement, les fameux PDR, sauf celle de Draâ-Tafilalet pour des raisons que l’on connaît. Quatre régions ont déjà pu signer leur contrat-programme avec l’Etat.
C’est dire que, dans les régions, l’avènement des nouvelles équipes coïncide, en fait, avec le parachèvement, toujours en cours, du processus de la régionalisation avancée qui a démarré il y a 10 ans. En d’autres termes, conclut l’hebdomadaire, les nouvelles équipes aux commandes n’ont plus qu’à suivre le canevas.