Relations économiques: le vrai terrain de compétition entre le Maroc et la France

Des conteneurs dans un port.

Des conteneurs dans un port. . Unsplash

Revue de presseKiosque360. Le Maroc et la France continuent d’entretenir des relations économiques étroites. Ces relations ne sont d’ailleurs pas affectées par le froid diplomatique jeté entre les deux pays. Cet article est une revue de presse tirée de l’hebdomadaire Jeune Afrique.

Le 14/12/2022 à 19h41

Les relations entre le Maroc et la France sont tendues. Et cela depuis déjà quelque temps et pour différentes raisons. Le désir du Maroc de diversifier ses partenaires internationaux, son attachement à ses racines africaines et l’ouverture de plus en plus prononcée de son économie sur l’Afrique subsaharienne font partie des points qui agacent la France. Le rapprochement entre la France et l'Algérie, la question des visas, ne sont pas non plus vus d'un bon œil dans le Royaume. Mais cela ne semble pas avoir un fort impact sur les relations économiques entre les deux parties.

«Les liens historiques qui l’unissent au Maroc ont permis à la France d’occuper pendant longtemps la première place dans les échanges économiques bilatéraux», écrit l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique dans un article mis en ligne ce mercredi 14 décembre. Certes. Mais ce n‘est plus tout à fait le cas aujourd’hui. «Rabat entend aujourd’hui diversifier ses partenariats», estime l’hebdomadaire. En termes d’échanges économiques, la France est désormais devancée par l’Espagne.

En 2017 déjà, poursuit l’hebdomadaire, 21,5% des exportations marocaines étaient expédiés vers le marché espagnol, contre 20,4% vers la France. Pour ce qui est de ses importations, le Royaume se fournit d’abord en Espagne (15,7%), puis en Chine (11,7%) et ensuite en France avec seulement 10,5% de ses achats.

Le France continue toutefois à figurer à la tête du palmarès des investisseurs étrangers au Maroc, devant les Etats-Unis et les Émirats arabes unis. En même temps, en 2021, «le Royaume a su s’imposer comme «le premier investisseur nord- africain en France», raflant 15 des 37 projets d’investissements de la région».

Autre indicateur avancé par l’hebdomadaire, qui risque de ne pas être réjouissant pour la notoriété des entreprises françaises: Jeune Afrique affirme que seulement 6% des Marocains «jugent pertinent de confier leurs projets d’infrastructure à des entreprises françaises». C'est un chiffre publié par l’Arab Barometer. Il s’agit bien sûr de l’opinion du Marocain lambda. Selon ce baromètre, ces Marocains qui rejettent les entreprises françaises leur préfèrent les Allemandes (34% des sondés), Américaines (23%) et Turques (18%).

Partant de là, l’hebdomadaire estime que «les liens économiques restent donc étroits, et semblent finalement assez peu dépendants de l’état des relations politiques». Citant pour preuve, cette fois, l’activité des entreprises françaises installées au Maroc, la publication note que ces dernières emploient près de 80.000 salariés et cadres. Les plus grandes d’entre elles réalisent un chiffre d’affaires avoisinant les 57 milliards de dirhams.

Par Amyne Asmlal
Le 14/12/2022 à 19h41