Remaniement: ces ministres qui ont quitté leur département les larmes aux yeux

Mohamed Laârej.

Mohamed Laârej. . DR

Revue de presseKiosque360. Emus, certains ministres n’ont pu retenir leurs larmes au moment de la passation de pouvoirs. D’autres, tout en présentant le bilan de leur action, continuent de s’interroger sur les raisons de leur renvoi.

Le 11/10/2019 à 19h34

Au moment de quitter leur ancien cabinet, certains ministres n’ont pas pu retenir leurs larmes. Ils ont, de même, tenu à saluer l’ensemble du personnel avec lequel ils ont travaillé pendant ces dernières années. Cela s’est passé lors de la cérémonie de passation des pouvoirs, qui a eu lieu jeudi, dans le quartier des ministères et des sièges des départements ministériels à Rabat, rapporte le quotidien Assabah dans sa livraison du week-end des 12 et 13 octobre.

Parmi les 21 anciens membres du gouvernement qui viennent de quitter leur poste, certains n’en reviennent toujours pas de ne plus faire partie de l’Exécutif, note le quotidien. Ils ont même insisté, poursuit le journal, pour défendre leur bilan devant le personnel du département qu’ils viennent de quitter définitivement, sans doute pour signifier leur incompréhension des raisons qui ont poussé le chef du gouvernement à se passer d’eux.

C’est ainsi, explique Assabah, que très ému et les larmes aux yeux, l’ancien ministre de la Culture et de la communication, Mohamed Laârej, cédait son maroquin à son successeur, le dirigeant de l’UC, El Hassane Abyaba. Ce dernier assumant désormais la charge de trois départements ministériels a d’ailleurs dû faire le tour de trois ministères, la culture, la jeunesse et les sports en plus de la charge de porte-parole du gouvernement, pour prendre possession des lieux.

Les deux ministres sortants, Mohamed Laârej, tout comme Rachid Talbi Alami, n’ont pas manqué de demander au personnel de leurs anciens départements d’appuyer le nouveau locataire des lieux et de l’aider à prendre les bonnes décisions. Ce dernier, note le quotidien, aura certainement, en plus, à déléguer une partie de ses charges aux secrétaires généraux des deux ministères.

En outre, de tous les ministres sortants, c’est de loin Mohamed Yatim qui paraissait le plus attaché à son poste, affirme Assabah. Le dirigeant du parti islamiste du PJD et désormais ancien ministre du Travail et de l’insertion professionnelle, n’a pas voulu quitter les lieux sans avoir accroché son portrait dans les couloirs du ministère. Dans son geste, c’est surtout un bracelet en cuir qu’il avait au poignet, signe d’ouverture d’esprit, de modernité et de foi dans les libertés individuelles, qui a attiré l’attention de beaucoup de monde, relève le quotidien. Cela dit, comme dans les deux cas précédents, Yatim n’est pas non plus parti sans s’être assuré que son jeune successeur est entre de bonnes mains.

C’est ainsi qu’il a demandé aux responsables du ministère d’aider le nouveau titulaire du poste à «accomplir des miracles». De son côté, le ministre sortant de la justice et dirigeant du RNI semble s’être bien préparé pour cette cérémonie. Il a tenu à lire un mot d’adieu devant tout le monde, tout en mettant en avant les réformes et l’action qu’il a menées à la tête de ce ministère. Se tenant à ses côtés, son successeur, le socialiste Mohamed Benabdelkader, lui, paraissait plutôt tendu et ne cessait de jeter des coups d’œil à sa montre.

Le nouveau ministre de la Santé a quant à lui fait dans le symbolisme. Il s’est présenté à la cérémonie de passation des pouvoirs en complet et cravate noirs. C’est sans doute, relève Assabah, pour signifier qu’il vient de prendre en charge un département en crise. Le nouveau ministre a d’ailleurs insisté sur le fait qu’il vient en technocrate pour instaurer une paix sociale au ministère, tout en privilégiant le travail sur le terrain. Un état d’esprit affiché également par la nouvelle titulaire du département de l’Urbanisme et de l’habitat, la harakie Nezha Bouchareb au moment de prendre les clés de ce gros ministère.

Par Amyne Asmlal
Le 11/10/2019 à 19h34