Les chefs des partis de la majorité ne se sont pas encore réunis pour discuter des contours de l’inéluctable remaniement ministériel voulu par le roi Mohammed VI. Mais des rencontres séparées ont bien eu lieu récemment entre le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, et ses partenaires de l’actuelle majorité.
D’ailleurs, selon le quotidien Al Massae de ce mercredi 4 septembre, cette majorité affiche de profonds désaccords quant au bien-fondé d’une réunion d’ensemble, puisque plusieurs chefs de partis prônent des négociations séparées avec El Othmani, une «méthode» que ce dernier semble lui aussi privilégier.
Une chose est pour le moment sûre en ce début de rentrée politique qui sera certainement studieuse: les négociations sur le remaniement risquent d’être longues et difficiles, car les appétits sont aiguisés alors que le gâteau à partager ne sera pas assez grand.
En effet, le quotidien Al Ahdath Al Maghribia de ce mercredi croit savoir que le nombre de ministres au sein du gouvernement El Othmani II sera réduit à une trentaine de strapontins, voire un peu moins, surtout que les secrétariats d’Etat passeront à la trappe. Lors de ces premières consultations, le chef du gouvernement aurait d’ailleurs informé ses interlocuteurs de cette donne, question de les inciter à être moins gourmands. Mais le premier secrétaire de l’Union socialiste des forces populaires, Driss Lachgar, ne l’entend pas de cette oreille.
En effet, le quotidien Assabah rapporte que, lors de ce qu’il appelle les «consultations des villas», le patron de l’USFP aurait exigé de revoir le nombre des portefeuilles de son parti à la hausse, surtout que ce média ajoute que le nombre de partis formant la future majorité sera reconsidéré à la baisse. Une thèse que réfute Al Ahdath qui assure, au contraire, que les six partis composant la majorité actuelle rempileront.
Pour sa part, le quotidien Al Akhbar estime que si la présidence des partis de la majorité n’arrive pas à se réunir, c’est parce que le PJD tente vainement d’imposer à ses partenaires du gouvernement sa propre vision quant à la future architecture de la prochaine équipe ministérielle. Une équipe au sein de laquelle, le parti de la lampe, selon Al Akhbar, tente de faire main basse sur les ministères sociaux. Un bon tremplin en somme pour préparer 2021, année de toutes les élections.