C’est ce vendredi 10 avril, que les députés reprennent le chemin de l’Hémicycle pour une session très particulière. En effet, comme le souligne un député USFP, “cette session est la dernière avant les élections locales, provinciales et régionales et ces élections vont déboucher sur une nouvelle composition de la Chambre haute. Il ne faut donc pas s’attendre à une session ordinaire”. On l’aura compris, le rendez-vous électoral est dans toutes les têtes.
Dans son article, Libération qui sollicite l’avis de députés de différents bords politiques, nous rapporte des déclarations surprenantes sur le sujet. Certains demeurent sceptiques sur le bon déroulement des élections et ne prennent pas de gants pour le faire savoir. Ainsi, pour un parlementaire istiqlalien, le scrutin sera un test, surtout pour la majorité gouvernementale qui est, selon lui, “déjà en campagne comme le démontre Benkirane qui harangue les foules, invoque le roi, insulte l’opposition et les femmes, promet des châtiments… au paradis”. Un autre ténor du parti de la Rose reste, lui, sceptique sur la préparation des textes organiques : “Ces textes n’ont pas été conçus sur la base d’une concertation… et l’opposition va adopter une ligne de conduite qui aura la forme d’un constant rappel à l’ordre”. Voilà qui promet des débats longs et houleux!
Mais un autre problème risque de pertuber davantage le travail de nos députés: le calendrier électoral. En effet, le prochain scrution se déroulera après la trêve estivale qui, elle-même, sera précédée par le mois du Ramadan. “Comment peut-on dans ces cas se targuer de préparer les élections alors que les textes ne sont pas prêts“, se demande une figure en vue du Parti authenticité et modernité (PAM).
En attendant, les députés ont du pain sur la planche. Des projets de lois importants devraient être adoptés (en principe) : Code pénal, statut des juges, pouvoir judicaire. “Dès la première séance, les députés devront voter la loi organique des finances et celle relative aux postes stratégiques”, rappelle au passage le président de la Chambre basse. L’ambiance devrait (en principe) être très studieuse.
