Le président français Emmanuel Macron a été surpris et visiblement gêné par la question qui lui a été posée sur la décision que le Parlement européen a prise contre le Maroc, avant de se réfugier dans la réponse fuyante du «sans commentaire». Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mardi 24 janvier, que le locataire de l’Élysée, qui n’a pas trouvé les mots justes face à cette question embarrassante, s’est embourbé dans des généralités en affirmant qu’«Il est inconvenant de s’immiscer dans les affaires intérieures des pays amis». Le président français a feint d’oublier que la décision européenne était une ingérence flagrante dans les affaires du Maroc et dans la souveraineté de sa justice.
Contrairement à un Emmanuel Macron bien confus, le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a été on ne peut plus franc et clair quand il a exprimé sa position, celle de son parti ( PSOE) et celles de ses députés européens, en rejetant la décision votée par le Parlement européen contre le Maroc. Le dirigeant espagnol a indiqué refuser la décision qui condamne le Maroc, tout en saluant les excellentes relations entre son pays et le royaume. Les positions claires de l’Espagne vis-à-vis du Maroc et son intégrité territoriale ne datent pas d’aujourd'hui. Car, depuis le retour à la normale des relations entre Rabat et Madrid, les déclarations des responsables espagnols se succèdent pour mettre en exergue l’importance du rôle du Maroc, non seulement pour l’Espagne mais pour l’ensemble des pays de l’Union européenne (UE).
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia souligne que la dernière déclaration en date a été faite, la semaine dernière, par le ministre des Affaires étrangères espagnol, José Manuel Albares, qui a indiqué que «L’Espagne, l’Europe et le Maroc partageaient des intérêts vitaux. Le Maroc est un pays voisin et un partenaire stratégique de l’Espagne et de l’Europe avec lequel nous partageons la gestion et le contrôle de l’immigration clandestine, la lutte contre l’idéologie jihadiste, l’engagement pour le développement commun et l’intérêt pour l’Afrique». Mieux encore, ajoute le chef de la diplomatie espagnole: «Sans la coopération avec le Maroc, l’Espagne et l’Europe ne peuvent démanteler les cellules jihadistes et procéder à l'arrestation des terroristes».
En effet, poursuit le ministre, toutes les routes de la migration de l’Afrique vers l’Europe ont connu une augmentation sensible variant entre 60 et 150%, tandis que le nombre des migrants arrivés en Espagne a diminué de 30% grâce à la coopération du Maroc. D’un autre côté, les opérations menées conjointement par le Maroc et l’Espagne se poursuivent, de manière proactive, pour faire face aux risques terroristes. La dernière opération a été réalisée il y a deux semaines, par le BCIJ et les services de renseignement espagnols, ce qui a permis de démanteler une cellule terroriste affiliée à Daesh et composée de trois individus qui s'activaient en Espagne et au Maroc.