Le PPS est divisé entre les partisans du maintien au gouvernement et ceux de l'abandon de la coalition. Mais la tendance est en train de s'orienter vers la première option. Moulay Ismael Alaoui s'est positionné comme le guide des contestataires, ceux qui veulent abandonner le navire de Saâd-Eddine El Othmani et il l'a fait savoir publiquement lors d'une récente sortie à Rabat.
Bien qu'il n'occupe pas de fonction au sein de la direction du PPS, Moulay Ismael Alaoui est considéré comme un sage dont la voix est influente au sein des instances du parti. Depuis le limogeage de Benabdallah et de El Houcine Louardi, un des ténors du parti du Livre, les réunions du bureau politique se sont enchaînées: trois d'affilée avant la tenue du Comité central le 4 novembre, celui-ci étant "décisif et souverain" pour trancher sur l'épineuse question du départ ou du maintien dans le gouvernement.
À noter que les statuts du parti confient au seul Comité central la décision de répondre à ceux qui s'interrogent sur le maintien dans l'Exécutif ou le passage à l'opposition.
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Au sein du PPS, nombre de militants sont mécontents du sort réservé à leur parti. "Il est logique d'être mécontent après cette série de gifles, et notamment le communiqué officiel sur les déclarations de Benabdellah concernant «Attahakoum». Les élections législatives de 2016 ont constitué un autre échec pour le parti", a déclaré à Le360 un membre du bureau politique sous couvert d'anonymat.
Au milieu du brouhaha, a-t-on ajouté, Benabdallah développe un argumentaire qui place "l'intérêt du pays au-dessus de toute autre considération" et rappelle en "homme pragmatique" que le PPS "a toujours agi au sein des gouvernements (depuis 20 ans) avec abnégation, sérieux, responsabilité et honnêteté".
Il reste maintenant à déterminer la tendance qui prime au sein du parti à trois jours de la réunion du Comité central dont les travaux se tiendront samedi 4 novembre, à Rabat, dans la salle d'El Oulja.
Actuellement, une majorité pencherait plutôt pour le maintien du parti dans le gouvernement de Saâd-Eddine El Othmani. "Un départ signifierait un défi lancé à l'État. Il est difficile de partir dans un contexte où le pays a besoin de toutes les forces vives", a estimé le politologue Omar Cherkaoui dans une déclaration à Le360. "Le départ serait interprété comme une bravade et cela pourrait créer des problèmes plus graves au sein du parti. N'oublions pas que le maintien entraîne des avantages pour les partis de la coalition et Benabdallah est intelligent et pragmatique", a ajouté ce chercheur. Les observateurs notent aussi que Benabdallah ne veut pas subir le sort de Benkirane ou de Chabat. La leçon a vraisemblablement été bien apprise.