«La fin de la session d’automne laisse un goût amer à l’opposition», titre en Une Libération dans son édition du 13 février. Une fin de session, en effet, aussi chaotique que lacunaire. Si, d’une part, les discours de Benkirane créent la polémique et enflamment les esprits, du côté des réalisations, par contre, c’est plutôt le calme plat: lois et échéances électorales vont de report en report, et la mise en œuvre de la constitution souffre d’une «pauvreté législative» que ne manque pas de déplorer le quotidien. D’après Libération, ces tergiversations parlementaires ne sont pourtant pas pour déplaire au président de la Chambre des représentants : «c’est précisément cela qui fera avancer la pratique parlementaire et politique», affirme en effet Rachid Talbi Alami, cité par le quotidien. Rachid Talibi Alami qui revient ainsi sur la session d’automne, une session qu’il qualifie de «très riche» en ceci qu’elle «a permis d’avoir des débats de procédure et d’interprétation de la Constitution extrêmement intéressants», ce qui, confie-t-il à Libération, «a permis d’ailleurs de relever des contradictions contenues dans le règlement intérieur et de décider de réajustements.». Et d’ajouter que cette session d’automne a été marquée par de grandes premières, soit, par exemple, «l’utilisation des articles 77 et 79 par le gouvernement pour rejeter des propositions de lois». Dans ses déclarations à Libération, Rachid Talbi Alami a d'ailleurs émis la possibilité d’une session extraordinaire consacrée aux prochaines échéances et à la réforme de la justice.
Une foule de textes qui attendent leur mise en oeuvre
«Pauvreté législative», et pourtant: le Parlement n’a pas lésiné sur le nombre de lois adoptées: 57, pour être exact et sans compter la loi des finances, souligne Libération. Mais, rapporte le journal, si «l’Usfpéiste Rachida Benmessaoud est prompte à admettre le travail accompli en termes de production législative», elle fait de même remarquer qu’«il ne faut surtout pas oublier le retard enregistré dans l’élaboration des lois électorales qui ne sont toujours pas dans le circuit parlementaire». Un retard relevant exclusivement, d’après elle, de la responsabilité du gouvernement. Ces délais dans la mise en application des textes sont de même regrettés au sein du parti de l’Istiqlal.
Le plus gros regret: le comportement de BenkiraneCette session d’automne a surtout été entachée par le comportement du chef du gouvernement dont les discours devant le parlement créent actuellement une vive polémique sur laquelle revient Libération. Le ton du chef du gouvernement lors de la séance mensuelle a en effet alerté les consciences. «C’est un vrai recul, un nivellement par le bas. Jamais on n’a assisté à un tel discours politique tenu par un chef de gouvernement. On a touché le fond. Et cela aura des répercussions sur la désaffection des citoyens qui n’ont plus confiance dans l’action politique et qui n’iront probablement pas voter. La langue n’est pas neutre. On ne le répètera jamais assez: le populisme est l’ennemi de la démocratie», a ainsi déclaré au quotidien Rachida Benmessaoud. La dernière prouesse de Abdelilah Benkirane au parlement ne semble ainsi pas près de se faire oublier.