Quand un ministre vient enflammer une polémique qui secoue le monde politique, cela ne passe naturellement pas inaperçu. A tel point que le concerné peut se voir contraint de s'expliquer sur ses propos. Comme le rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du vendredi 13 octobre, Mustpaha Ramid se retrouve ainsi, malgré lui, impliqué dans la polémique sur les pensions de retraite auxquelles ont droit les parlementaires et les ministres, suite à une publication où il a appelé, sur les réseaux sociaux, à la nécessité de supprimer la retraite des ministres. Pour le ministre d’État en charge des droits de l’Homme, ce serait là une suite logique à la suspension des versements des pensions des parlementaires, ainsi qu'un moyen de préserver l’image de l’institution gouvernementale, trop souvent critiquée à cause de ce genre de privilèges.
Cette sortie avait-elle une visée populiste? Ou bien cacherait-elle un enjeu politique? Dans son numéro du vendredi 13 octobre, Akhbar Al Yaoum révèle que cette sortie avait, en réalité, pour but de soutenir le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, qui envisage, selon les sources du journal, d’évoquer la question de la retraite auprès des partis de sa majorité. Mustapha Ramid serait donc en train de préparer le terrain au chef du gouvernement qui, il faut bien l'admettre, est l’une des figures politiques les plus critiquées sur les réseaux sociaux depuis que la polémique de la retraite des parlementaires et des ministres a refait surface.
Des internautes n’ont d'ailleurs pas hésité à ressortir une vidéo de Saâd-Eddine El Othmani datant des années 2000, du temps où il était député de l’opposition, et où on peut le voir questionner le ministre des Finances de l’époque sur le coût de cette retraite pour l’État. La position d’El Othmani, à l’époque, paraissait claire: il était pour la suppression de ce privilège. Pour ceux qui le critiquent, cette vidéo est une preuve du changement de position des PJDistes sur les sujets sensibles, depuis qu’ils font partie de la majorité gouvernementale.
Dans sa sortie médiatique, Mustapha Ramid n’a pas seulement défendu El Othmani mais, également, son ancien chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane. Il a expliqué avoir assisté à plusieurs réunions de l’ancien gouvernement où ce sujet avait été évoqué.