Retraite: la réforme nécessaire pour éviter une faillite imminente

Nadia Fettah Alaoui, ministre de l'Economie et des finances.

Nadia Fettah Alaoui, ministre de l'Economie et des finances. . DR

Revue de presseKiosque360. Pour la ministre de l’Economie et des Finances, la faillite guette le système de retraite au Maroc et le danger est imminent. Le gouvernement a une idée précise de la réforme à mener. Cette revue de presse est tirée d'un article du quotidien Assabah.

Le 19/05/2022 à 18h51

C’est un discours auquel on a droit depuis quelques années déjà. Malheureusement, chaque année qui passe ne fait que nous rapprocher davantage d’une échéance tant redoutée: la faillite des régimes de retraite. Aujourd’hui, c’est la ministre de l’Economie et des finances, Nadia Fettah, qui vient le rappeler, en déclarant que cette faillite est imminente.

Ces propos sont rapportés par Assabah dans son édition du vendredi 20 mai, qui relate la dernière intervention de la ministre devant les Conseillers de la deuxième chambre, mais également des sources qui ont décrit la situation réelle dans le détail.

Nadia Fettah assure que le gouvernement est bien conscient de la situation parfois difficile que vivent les retraités et futurs retraités, expliquant qu’il est nécessaire d’adopter une réforme globale des régimes de retraite pour assurer à chacun son droit, selon la publication.

Et il semblerait bien que l'Exécutif ait une idée précise de la façon dont réformer ce secteur. Selon les sources du quotidien, cela passera inévitablement par un relèvement de l’âge de la retraite de 63 à 65 ans dans le secteur public, et de 60 à 62 ans dans le secteur privé. Un relèvement du taux des cotisations est également au menu. Mais est-ce que ce sont les seules options qui s’offrent au gouvernement?

A en croire les mêmes sources d’Assabah, la réponse est non. Car la possibilité de recruter des jeunes dans la fonction publique et de la mise en place d’un dispositif permettant de s’assurer de la généralisation des déclarations à la CNSS dans le secteur privé existe. L’instauration d’une obligation d’inscription des salariés du privé à un régime de retraite pourrait également être une option, alors que elle est facultative pour le moment, tel que cela a déjà été recommandé par la Cour des comptes.

Les mêmes sources, ajoute le journal, appellent également le gouvernement à s’assurer une meilleure rentabilisation des placements effectués par les organismes de gestion des retraites, ce qui permettrait naturellement de générer un supplément de revenus permettant de combler une partie du déficit.

Revenant aux dernières déclarations de la ministre de l’Economie et des finances, Assabah rapporte que cette dernière assure qu’il n’existe aucun flou de la part du gouvernement dans la manière avec laquelle il compte résoudre la problématique des régimes de retraite. Elle a au contraire souligné qu’il est question d’ouvrir le dialogue avec l’ensemble des parties prenantes afin de se mettre d’accord sur le schéma le plus adapté pour cette réforme. Elle a également rappelé que cela devrait passer par la mise en place de deux pôles de retraite, un pour le secteur public et un autre pour le privé, comme cela a été recommandé en 2013 par la commission spéciale dédiée à la réforme.

Il est à noter que selon les données de la ministre, les prévisions font état de menaces de faillite à l’horizon 2027 pour le régime des pensions civiles, au lieu de 2022 prévue en 2016. Ce prolongement est le fruit des ajustements effectués par les pouvoirs publics ces dernières années et qui ont permis de réduire son déficit.

Par Fayza Senhaji
Le 19/05/2022 à 18h51