Après avoir exploité politiquement leur proposition d’annuler le système de retraite des parlementaires, le PJD et le PAM ont fait marche arrière et se sont ralliés à leurs collègues, qui prônent un projet de réforme. Le groupe du PJD, dirigé par Driss Azami qui est, en même temps, président du conseil national du parti, s’est, en effet, rétracté et a approuvé le nouveau plan de réforme, tout comme le PAM. Le président de la Chambre des représentants a ainsi tenu plusieurs réunions pour étudier les propositions de toutes les composantes de la Chambre sur ce sujet.
Cette réforme, qui semble avoir l’approbation du gouvernement, vise à réviser le système de retraite qui n’est plus en vigueur depuis octobre 2017, ses seules cotisations et ses réserves financières n'étant plus en mesure d’assurer sa pérennité. Un communiqué de la Chambre des représentants affirme clairement qu’aucune réforme ne peut reposer sur la subvention publique et qu’il est impératif de trouver une solution alternative à même d’assurer sa continuité avec un autofinancement.
Les chefs du groupe se sont mis d’accord sur un projet de loi intégrant toutes les initiatives en un seul système de retraite. Du coup, les parlementaires ne commenceront à percevoir leur rente qu’après l’âge de 65 ans, alors qu'elle leur était auparavant versée dès la fin de leur mandat, quel que soit le temps passé au Parlement. Le projet vise aussi à réduite la retraite mensuelle à 700 dirhams au lieu de 1.000 pour chaque année législative, sans toutefois augmenter le montant des cotisations. Il y est précisé que cette retraite est incompatible avec toute indemnité -ou salaire- d'un député occupant un poste de ministre ou de haut cadre de l’Etat.
Si ce projet a été approuvé par toutes les composantes de la Chambre des représentants, il reste rejeté par plusieurs associations d’anciens députés qui refusent que cette loi soit appliquée de manière rétroactive. Les membres de ces associations affirment être décidés à défendre leurs intérêts en recourant à des actions judiciaires et des sit-in, voire en demandant l’arbitrage du roi Mohammed VI.