Mohamed Boussaid, ministre des Finances, présentera, ce mardi, les grands axes du projet de réforme de la retraite des fonctionnaires dans le cadre des travaux du conseil d'administration de la Caisse marocaine des retraites (CMR). Contactés par Le360, les syndicats les plus représentatifs ont tous affirmé qu'ils sont en faveur de la réforme, mais se disent frustrés par la façon avec laquelle cette refonte est abordée par le gouvernement Benkirane. Pour Miloudi Moukharik, secrétaire général de l'UMT, la réforme des caisses de retraite des fonctionnaires "est indispensable". Et de préciser : "Nous rejetons la manière avec laquelle le gouvernement pilote cette réforme". "Ce problème ne date pas d'aujourd'hui, il remonte à 2004. L'UMT avait à l'époque alerté sur la gravité du problème. Nous avons répété qu'il fallait une réforme profonde", affirme Moukharik, selon lequel, "la vraie question qui se pose aujourd'hui, c'est de savoir quelles ont été les causes qui ont créé cette situation. Il faut savoir que l'Etat n'a pas cotisé depuis 1960. Où les fonds des cotisations ont-ils été déposés et à quel taux?". "Il y a un déficit dans les négociations", déplore Moukharik.
A la question de savoir si son organisation syndicale répondrait favorablement à un appel du dialogue du gouvernement, le patron de l'UMT a répondu : "Nous participerons au dialogue à condition qu'il ne soit pas limité à une réunion informelle pour proposer des réformettes". Même son de cloche auprès du secrétaire général de la CDT, Abdelkader Zayer, et Abdelhamid Fatihi, un des dirigeants de la FDT. "Benkirane ne doit pas fermer la porte aux syndicats. Il y a une commission qui a travaillé sur le dossier à l'époque de Driss Jettou, ancien Premier ministre. Benkirane ne doit pas s'entêter à aller tout seul dans la mise en oeuvre de cette réforme. Nous sommes pour une refonte, mais à condition que les syndicats les plus représentatifs soient associés", indique Zayer à Le360.
Le SG de la FDT, proche de l'USFP, estime qu'il y a risque de "perturbation de la paix sociale si Benkirane persiste à aller tout seul". Une source gouvernementale a indiqué que si les syndicats continuent à boycotter comme ils l'ont fait pour la première réunion le dialogue sur la réforme des retraites des fonctionnaires (450.000 personnes sans compter les fonctionnaires de la police et de l'armée), l'Exécutif ira tout seul dans sa mise en oeuvre.