Le groupe parlementaire de l’Istiqlal a tenu lundi dernier, à la Chambre des représentants, une réunion présidée par Abdessamad Kayouh en présence de Hamdi Ould Rachid, membre influent du Comité exécutif du parti. Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du mercredi 8 juin, que les parlementaires ont accusé Ould Rachid de chercher à asseoir son emprise sur le parti en préconisant des amendements de son statut. Des amendements qui visent à réduire le nombre des membres du Conseil national et à priver les parlementaires, ainsi que les membres des organisations parallèles, d’en faire partie d’office. Des sources indiquent qu’en assistant à cette réunion, le député-maire de Laâyoune cherchait à convaincre les parlementaires d’accepter les propositions d’amendement du statut du parti.
Ces amendements devraient être approuvés lors du congrès extraordinaire de l’Istiqlal, prévu au cours de ce mois. Ould Rachid a fourni à ses collègues des explications sur ce qui s’était passé lors du conclave du comité exécutif à Harhoura, dans les environs de Rabat. Il a rassuré les parlementaires en affirmant que leurs sièges seraient préservés dans le Conseil national. Mais certains députés l’ont confronté à des enregistrements audio qui désavouent ses propos. Une accusation qui a suscité l’ire d’Ould Rachid qui s’est emporté et a commencé à vociférer contre ses collègues dans le parti et dans le Parlement.
Le quotidien Al Akhbar rapporte que les membres du groupe parlementaire du PI se sont rebellés contre Ould Rachid en lui rappelant qu’il «participait à cette réunion du groupe parlementaire en tant que député et ne disposait d’aucune autorité lui conférant le droit de jouer un rôle de chef de file auprès des parlementaires. Seul le Secrétaire général du parti est habilité à donner les explications nécessaires sur ces sujets». A la fin de cette réunion, certains parlementaires dans les deux Chambres ont publié un communiqué dans lequel ils ont exprimé leur refus catégorique des recommandations issues du conclave de Harhoura.
Le ton est on ne peut plus tranchant: «Après examen de l’ensemble des propositions et des amendements mis sur la table, il s'avère que ce choix n’est pas encadré par une vision démocratique claire. Il ne s’agit que de calculs organisationnels mus par l’obsession de tout contrôler, en contradiction totale avec la philosophie de l’article 7 de la Constitution qui confère au parti les fonctions de la représentation et de l’encadrement». Il faut que le secrétaire général demeure une institution centrale dans la structure organisationnelle du parti et non un responsable réduit à s’occuper de la préparation des réunions et la coordination avec les délégués régionaux, concluent les membres du groupe parlementaire de l’Istiqlal.