Comme annoncé à son lancement, le 2 novembre 2019, le programme «100 jours, 100 villes» vient de prendre fin à Ait Melloul. Mais avec un peu plus de trois mois de retard. Ce road show inédit, puisqu’aucun parti n'a jamais organisé jusque-là un programme d'écoute des citoyens d'une telle ampleur, a dû marquer une pause pendant le confinement. Et comme l'état d'urgence sanitaire est toujours en vigueur, les dirigeants du parti ont dû innover pour pouvoir continuer, écrit l'hebdomadaire La Vie éco dans son édition du vendredi 2 octobre.
C'est ainsi qu’après avoir organisé des rencontres dans une soixantaine de villes, le parti a opté pour le web pour finir ce périple. Les étapes programmées après le déconfinement se sont donc déroulées en visioconférence. Le circuit, qui comptait 100 villes (102 en réalité), petites, moyennes mais également certaines grandes agglomérations, a pu être bouclé sans heurt. Le défi a donc été relevé au prix d’un énorme travail et d’une bonne dose d’innovation. Après tout, souligne le président Aziz Akhannouch, «un parti incapable d’innover n’est pas digne de représenter les Marocains».
Ces rendez-vous inédits ont permis à pas moins de 35.000 citoyens de pouvoir s'exprimer librement, souligne l'hebdomadaire. Certes, le parti comptait sur une affluence de près de 50.000 personnes, mais la conjoncture en a voulu autrement. Cependant, au lieu de miser sur le nombre, les rencontres qui ont lieu en visioconférence ont gagné en qualité.
Cela dit, la rencontre de clôture, présidée par Aziz Akhannouch, a néanmoins attiré un millier de participants. Un bon nombre d'entre eux est formé de militants certes, mais la rencontre, comme les précédentes d'ailleurs, a également attiré des membres des autres partis, y compris ceux qui ne cessent de critiquer le RNI, ainsi que des membres de la société civile et des milieux professionnels.
Ce programme, qui aura permis une présence continue sur le terrain, a connu une forte mobilisation des citoyens qui ont participé activement aux débats. Les habitants définissent leurs propres priorités et proposent même des solutions à leurs problèmes. «Globalement, relève le président du RNI, les trois priorités relevées par le parti au terme d’une consultation populaire, à savoir la santé, l'éducation et l'emploi, ont été confirmées lors de ces rencontres.» Seulement, poursuit-il, elles ne sont pas approchées de la même manière.
En effet, explique Aziz Akhannouch, repris par La Vie éco, même s'il s'agit du même secteur de la santé par exemple, les problèmes de la ville de Tétouan ne sont pas les mêmes que ceux de Bouarfa et les besoins en matière d'emploi de la ville de Bejaâd ne sont pas identiques à ceux de Guelmim. Idem pour le domaine de l’enseignement. Les attentes sont différentes, il y a des villes qui ont besoin d'un noyau universitaire, alors que d'autres souffrent du surpeuplement des classes dans le primaire.
En définitive, conclut La Vie éco, les milliers de propositions et de doléances recueillies tout au long de ce périple feront l'objet d'une synthèse et donneront lieu à un document, «La Voie des villes», qui sera publié dans les prochains jours. Les recommandations issues de ces rencontres formeront également l'ossature du programme électoral du RNI pour les prochaines élections locales, régionales et législatives. C'est encore une fois un fait inédit, ce sont les habitants des villes et des communes qui composent le programme qui sera défendu par le parti aux prochaines échéances électorales. A charge pour le parti, comme s'y engage son président, de le défendre qu'il soit porté aux affaires ou non.