Une absence bien relevée par les journalistes-résidents accrédités auprès des Nations unies. A sa sortie du «Turkish Lounge», salle des Nations Unies où a eu lieu le déjeuner informel hier lundi 21 mars, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a été interpellé par un journaliste du site Innercitypress au sujet de sa crise avec le Maroc et le sort de la Minurso.
La réponse de Ban Ki-moon a été aussi laconique que significative. «We had a good meeting in the Security council today» (Nous avons eu un bon meeting aujourd’hui au Conseil de sécurité), s’est-il contenté de dire.
Or, que voulait dire le SG de l’ONU par le pronom «Nous»? Etait-il en présence de ses collaborateurs, comme il a l’habitude de le faire, s’interroge le journaliste? Une question à laquelle a répondu, hier lundi au soir, lors de son point de presse quotidien, le porte-parole du SG de l’ONU, Farhan Haq d’une manière tranchante; «there was no secretariat staff involved, including interpreters» (le staff du secrétariat n’a pas été impliqué, y compris les interprètes). La non présence du staff de M. Ban au déjeuner a été donc confirmée par le porte-parole du SG.
Cette «non-implication» sous-tend-elle une volonté de la part de Ban K-moon de s’affranchir de l’emprise de ses proches collaborateurs? Le SG de l’ONU, qui a fait récemment un aveu d’ignorance sur la question saharienne, en affirmant «ne pas maîtriser le dossier» et s’en remettre à l’expertise de ses collaborateurs, a-t-il voulu écouter les uns et les autres, sans le commentaire de ses assistants? Commence-t-il à réaliser qu’il a, finalement, été induit en erreur par ses collaborateurs, soupçonnés de l’avoir manipulé sur le dossier en lui fournissant des données erronées qui l’ont amené à utiliser le terme «occupation» pour qualifier le recouvrement par le Maroc de son intégrité territoriale?
Autant de questions qui pourraient laisser croire que M. Ban a décidé, enfin, de commencer à comprendre par lui-même les dessous du dossier du Sahara. Ce qui est déjà un grand pas pour se rendre à l’évidence des erreurs à répétition qu’il a commises lors de son dernier déplacement aux camps de Tindouf en Algérie.