Nous rapportions le 2 mars que Christopher Ross ne se rendait plus dans ses bureaux à l’ONU. On savait que l’ancien envoyé spécial de Ban Ki-moon au Sahara ne se sentait plus à l’aise depuis le départ du Sud-Coréen. Il avait informé ses équipes de son souhait de se retirer. Mais aujourd’hui, c’est à Antonio Guterres, SG de l’ONU, que Christopher Ross a fait part de sa décision de renoncer à la mission que lui avait confiée Ban Ki-moon, affirment à le360 des sources à New York.
Christopher Ross, ancien ambassadeur américain à Alger, a ainsi quitté définitivement les bâtiments de l'ONU par la petite porte, lui qui aimait s'afficher dans les couloirs et le restaurant onusiens avec les adversaires de l'intégrité territoire, à savoir des diplomates algériens et des représentants séparatistes à la solde d'Alger.
«Christopher Ross a commis de nombreux torts au Maroc. Il n'a jamais été neutre et a dévié, pendant huit ans, de la mission qui lui a été confiée», a déclaré à le360 ce lundi une source autorisée, déplorant le fait que M. Ross ait échoué dans le processus des pourparlers informels qu'il avait engagés en 2009 entre le Maroc et les séparatistes du Polisario.
En 2012, à cause de son parti pris pour l'Algérie, le Maroc le désavoua en demandant à Ban Ki-moon son remplacement. «En 2013, il a osé provoquer le Maroc et toucher à la dignité du peuple marocain en proposant, alors que le Maroc était engagé dans la promotion des droits de l'Homme, l'élargissement des attributions de la MINURSO au contrôle des droits de l'Homme dans les provinces du sud», a rappelé une autre source gouvernementale. C'était la goutte qui avait fait déborder le vase, Rabat accusant cet envoyé spécial de ménager les intérêts d'Alger au préjudice du royaume.
La colère de Rabat s'est aggravée une autre fois quand ce même Ross a demandé à mi-parcours de son mandat à ce que ses tournées et ses pourparlers au Maroc se fassent à Laâyoune. Il a voulu imposer son propre itinéraire. La réponse du gouvernement marocain a été cinglante: «Rabat est la capitale politique du royaume du Maroc». La liste de ses torts est longue. Dans les couloirs de l'ONU, Christopher Ross répétait à qui voulait l'entendre que le Maroc est fermé à toute négociation en s'accrochant au statut de l'autonomie. «Il a voulu changer les paramètres des discussions de Manhasset pour aller vers un processus autre que l'autonomie que le roi Mohammed VI avait proposée en 2006», selon la même source autorisée.
A rappeler que Christopher Ross a été l'architecte de la visite houleuse qu'avait effectuée en février 2016 l'ex-SG de l'ONU Ban Ki-moon à Tindouf et à l'est du mur de défense marocain, à Bir Lahlou. Cette visite, qui a définitivement entaché son mandat, a provoqué une vague d'indignations sans précédent au Maroc.
Une autre source proche de ce dossier a indiqué que durant son mandat «il n'y a eu aucune avancée, il n'y a pas eu de négociations. Pire: il y a eu une collusion avec les adversaires de l'intégrité territoriale du Maroc». Avec le nouveau SG de l'ONU, Antonio Guterres, la page de Christopher Ross est définitivement tournée. On s'attend à un nouveau chapitre avec la nomination avant fin avril d'un nouvel envoyé personnel «pragmatique et objectif», selon même source.