Les sites algéro-séparatistes rivalisent de qualificatifs pour donner un vernis de «légitimité» au congrès extraordinaire qui s’ouvre ce vendredi 8 juillet au camp dit «Dakhla» à Tindouf. «Evénement décisif et historique du combat légitime du peuple sahraoui pour arracher son indépendance», klaxonnent-ils, en rapportant les propos du chef du Polisario par intérim, Khatri Addouh.
Circulez, rentrez, il s’agit plutôt d’un «non-événement» autant que le décès de Mohamed Abdelaziz il y a maintenant quarante jours. Le congrès, ou ce qui en a l’air, n’a plus aucun sens dès lors que l’on sait qu’il a été préparé dans le bureau capitonné du patron du DRS Bachir Tartag, -le «bombardier», comme les Algériens aiment à l’appeler. Par quelque bout que l’on puisse envisager ce énième congrès, c’est une mascarade. Une de plus et de trop!
Mais de quelle «élection» parlent aujourd’hui Alger et le Polisario ? Aucun candidat en dehors de Brahim Ghali, homme lige d'Alger, où il a officié en tant qu’ «ambassadeur» du Polisario, après sa fuite en 2007 de l'Espagne où il est poursuivi pour crimes contre l’humanité, ne s’est jusqu’ici manifesté. Et quand bien même il en existerait, ce serait évidemment une question de forme ni plus ni moins. Toujours est-il que, dans les dictatures, les slogans sont trompeurs et les discours cachent des pratiques tout sauf démocratiques.
Le show qui se déroule aujourd’hui à Tindouf ne déroge pas à cette règle, tout le monde ou presque réalise l’ampleur de la comédie et sait pertinemment que c’est Alger qui tire les ficelles du conflit saharien et du Polisario qui, faut-il en douter, est le produit pur jus du puissant Département du renseignement et de la sécurité algérien (DRS), autant que la nébuleuse terroriste qui essaime la région sahélo-saharienne, partant des «Ansar Eddine», groupe terroriste dirigé par l’Algérien Ayad Ag Ghali au Mouvement unicité et réforme, Mujao chapeauté par le polisarien Abou Adnane al-Sahraoui, en passant par l’antenne maghrébine d’Al-Qaïda co-présidée par les Algériens Abdelmalek Droukdel et Mokhtar Belmokhtar.
L'imposition aujourd'hui de Brahim Ghali, à la tête du Polisario et de la «RASD» en remplacement de Mohamed Abdelaziz, s’inscrit dans ce jeu de polichinelle qui n’est un secret pour personne.
Cette réalité si triste et si crainte soit-elle appelle pourtant quelques remarques nécessaires. Pourquoi continue-t-on à fermer les yeux sur ce jeu de massacre auquel Alger continue de se livrer impunément ? Pour quelle raison aucun décideur au monde ne s’est présenté à la tribune des Nations unies pour porter les mots aux maux et dire que cela suffit qu’une population soit retenue en otage pendant plus de quarante ans et qu’il est temps d’en finir avec un conflit qui a occasionné autant de drames inutiles ?
Il est vrai que des voix s’élèvent de temps en temps pour s’indigner, dénoncer, condamner… Mais depuis quand ces formules, si louables soient-elles, ont-elles pesé sur la réalité qui hélas continue d’avoir la peau dure ?
Parlons clair, parlons vrai: le conflit saharien a été inventé de toutes pièces par Alger pour contrer les intérêts du Maroc. Alger a beau se cacher derrière de faux slogans genre «droit des peuples à l’autodétermination», soit. Elle est toujours rattrapée par des pratiques qui démontrent l’inverse de ce qu’elle prétend. Et ce n’est surtout pas ce fait retentissant qui dira le contraire: pourquoi impose-t-elle aujourd’hui à la tête du Polisario un criminel appelé à rendre des comptes devant l’Audience nationale, plus haute juridiction en Espagne, pour crimes contre l’Humanité perpétrés du temps où il officiait en tant que «ministre de la défense» (de 1976 à 1989)?