Alger bascule du statut de «pays observateur» et va devoir s’asseoir à table dès décembre prochain, au même titre que le front Polisario, et le voisin du sud marocain, la Mauritanie, pour rechercher «une solution politique réaliste, pragmatique, durable, basée sur l'esprit de compromis». La résolution 2440, qui se félicite de l’organisation, les 5 et 6 décembre 2018, de la table ronde prévue à Genève, "consacre, pour la première fois, l’Algérie comme partie principale dans le processus politique", a indiqué à juste titre l'ambassadeur marocain à l'ONU, Omar Hilale, à l'issue du vote, en précisant que l’Algérie "participera à cette réunion avec la même qualité que le Maroc et la Mauritanie».
Evoquant ces discussions préliminaires annoncées pour début décembre en Suisse, le Conseil de sécurité se félicite, dans la même résolution 2440, «que le Maroc, le front Polisario, l’Algérie et la Mauritanie aient répondu positivement» à cette initiative de l’Envoyé personnel du SG de l’ONU, Horst Köhler. «Le Conseil de sécurité encourage (tous les protagonistes, Ndlr) à collaborer avec l’envoyé personnel, dans un esprit de compromis, durant tout le processus et jusqu’à son aboutissement», souligne la nouvelle résolution, consultée par le360.
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«Les pays voisins doivent apporter d’importantes contributions au processus» qui débutera début décembre à Genève, affirme le Conseil de sécurité, soulignant «le besoin de parvenir», in fine, à «une solution réaliste, pratique et durable» au contentieux régional.
Vous avez bien lu: «une solution réaliste, pratique et durable, basée sur l’esprit de compromis». Une injonction à peine voilée, à l'adresse d'Alger, qui continue en vain de prôner l’option «indépendantiste», déjà jugée «irréaliste» et «irréalisable» par l’ancien Envoyé personnel du SG de l’ONU, Peter Van Walsum. Aucune mention n'est d'ailleurs faite à "l'option référendaire" dans la nouvelle résolution, pas plus d'ailleurs que dans la précédente (2414).
En revanche, le Conseil de sécurité affirme, dans sa résolution 2440, «prendre note de la proposition marocaine présentée le 11 avril 2007 au Secrétaire général de l’ONU», tout en saluant «les efforts sérieux et crédibles du Maroc pour avancer» vers une solution politique au différend régional. Des efforts qui trouvent leur essence dans l'offre d'autonomie présentée par le Maroc en 2007, et qui est à la base du lancement des négociations à Manhasset, New-York, mais bloquées depuis mars 2012 en raison du rôle contreproductif d’Alger, qui ne peut plus continuer de se servir du conflit à des fins faussement "hégémoniques".
En plaçant ainsi le curseur sur Alger, sommée de s’impliquer pleinement dans la recherche d’une solution au conflit qu’elle a elle-même créé et entretient toujours, au mépris du bon voisinage et de l’avenir du Maghreb, le Conseil de sécurité remet une couche au front Polisario, en lui enjoignant de s'abstenir de toute action susceptible de modifier le statut juridique de la zone tampon. Le FP est ainsi obligé de s’abstenir de «transférer ses fonctions administratives" dans la zone censée être démilitarisée, en vertu de l’accord de cessez-le-feu conclu en novembre 1991 sous l’égide de l’ONU.
La supercherie grossière des «territoires libérés» claironnée par le Polisario, est de facto battue en brèche. Autant que les rodomontades de son mentor algérien, qui ne peut désormais plus jouer à cache-cache avec le Conseil de sécurité.