Les pays africains ayant pris part, lundi à Marrakech, à la conférence ministérielle sur l'appui de l'Union Africaine (UA) au processus politique des Nations unies sur le différend régional au sujet du Sahara marocain, ont convenu de mettre en oeuvre "la vision sage et concertée" des Chefs d'Etat et de gouvernement, consacrée lors du 31ème sommet de l'UA tenu en juillet 2018 à Nouakchott, et qui réaffirme l'exclusivité de l'ONU dans la recherche d'une solution politique à cette question.
Dans la Déclaration finale ayant sanctionné les travaux de cette conférence, les représentants des 37 pays présents, issus des cinq sous-régions du continent, ont salué vivement l'initiative constructive du Royaume du Maroc de convoquer cette conférence. Ce qui démontre son adhésion à la mise en oeuvre de la Décision 693 adoptée lors du 31ème Sommet de l'UA à Nouakchott, ainsi que l'adoption, à l'unanimité, de cette Décision sur le rapport du président de la Commission de l'UA au sujet de la question du Sahara, qui réaffirme l'exclusivité des Nations Unies en tant que cadre de recherche d'une solution politique, mutuellement acceptable, réaliste, pragmatique et durable à la question du Sahara.
Attachés au choix stratégique des Chefs d'Etat et de gouvernement en vue de dépasser les causes de division, de clivage et de fragmentation qui mettent en péril l'unité du continent, les pays africains ont convenu également de préserver l'esprit et la lettre de la Décision 693, fruit de consultations approfondies du président de la Commission et objet d'un consensus salutaire des Chefs d'Etat et de gouvernement, tenant compte de son rôle fondateur dans le retour à la sérénité dans les travaux de l'UA.
Ils se sont ainsi félicités de la mise en place, par ladite Décision, du mécanisme de la Troïka de l'UA, composé des Présidents sortant, en exercice et entrant de l'Union, ainsi que du Président de la Commission de l'UA, pour apporter un soutien efficace aux efforts conduits par les Nations Unies, tout en réaffirmant leur rassemblement autour d'une mise en oeuvre constructive et efficace du mandat de la Troïka de l'UA. Mandat qui consiste à protéger, à appuyer et à préserver l'intégrité du processus politique en cours dans le cadre exclusif des Nations unies, sous la supervision du Conseil de sécurité et sous les auspices du Secrétaire général de l'ONU, en vue de parvenir à "une solution politique, réaliste, pragmatique et durable à la question du Sahara qui repose sur le compromis".
Ils ont, en outre, convenu de soutenir le mandat spécifique conféré par la Décision 693 à la Troïka de l'UA, à l'exclusion de tout organe de l'Union à quelque niveau que ce soit, afin de connaître des développements du processus politique mené dans le cadre des Nations unies sur la question du Sahara. Ils soulignent que le soutien de la Troïka au processus politique de l'ONU doit être préservé de toutes ingérences, interférences ou actions non consensuelles, de nature à concurrencer les efforts du Secrétaire général des Nations unies et de son Envoyé personnel, à compromettre la cohésion de l'Union ou à développer un processus parallèle de nature à cultiver la division entre ses Etats membres.
Ils ont également relevé l'impact positif de la Décision 693 sur le fonctionnement de l'UA, la cohésion de ses membres et la mise en oeuvre de son agenda et de ses priorités, y compris en ce qui concerne une conduite sereine et apaisée des processus de partenariat liant l'Union africaine. Ils affirment, à cet effet, que la formule consensuelle et consolidée de la Décision "Assembly/AU/ Dec.635 (XXVIII)", adoptée lors de la 28ème session de la conférence des Chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union, tenue les 30 et 31 janvier 2017 à Addis-Abeba, relative à la représentation de l'Afrique par la Troïka, à savoir le Président en exercice, le Président entrant et le Président sortant de l'UA, le Président de la Commission, les Présidents des Communautés économiques régionales ainsi que le Président du NEPAD, élargie aux membres du Bureau de la Présidence de l'Union, constitue une solution réaliste pour la résolution de la question du format de participation aux processus de partenariat liant l'UA et ses réunions.
Ils ont, d'autre part, estimé que toute initiative visant à porter atteinte à la teneur de la Décision 635 risque de nuire à la crédibilité des processus du partenariat, et à leur contribution à la réalisation des objectifs de développement du continent.
Tout en reconnaissant l'impératif de la consolidation de l'unité, du rassemblement et de la convergence de "nos efforts en vue d'aboutir à l'Afrique que nous voulons", les pays participants, conscients de l'urgence pour le continent de faire face aux questions prioritaires, notamment le développement humain durable, l'intégration africaine et la prospérité de ses citoyens, dans le cadre de l'agenda 2063, ont réaffirmé leur "attachement indéfectible à une Afrique unie, stable, proactive et prospère, parlant d'une seule voix et à même de répondre aux défis multidimensionnels du monde complexe d'aujourd'hui et de demain".