La polémique reprend de plus belle entre Washington et Paris, au sujet du mandat de la Minurso écourté à six mois au lieu d'une année, depuis le 30 avril 2018, date à laquelle la résolution 2414 a été adoptée à la majorité des Quinze membres du Conseil de sécurité.
Le nouveau projet de résolution, présenté lundi 15 avril par Washington au Groupe des amis du Sahara (France, Grande-Bretagne, Espagne, Russie, sans compter évidemment les Etats-Unis qui en sont le porte-plume), maintient le cap sur la prorogation dudit mandat de la Minurso pour seulement six mois supplémentaires.
Une décision que Washington explique par sa volonté de presser davantage les parties au conflit afin de revenir à la table du dialogue pour trouver une issue politique réaliste, pratique et consensuelle.
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Seulement voilà, cette initiative ne peut être reconduite indéfinimenent, semble objecter l'ambassadeur de France à l'ONU, François Delattre. Les parties au conflit, y compris l'Algérie, ont répondu "présent" aux deux rounds des pourparlers quadripartites initiés, la première fois les 5 et 6 décembre 2018 au siège de l'ONU à Genève, et la seconde fois, les 21 et 22 mars 2019, au château le Rosey, en banlieur genevoise. Plus encore, les quatre parties (Maroc, Algérie, polisario et Mauritanie) ont dernièrement exprimé publiquement leur accord pour participer à un troisième round de dialogue prévu en début d'été dans la capitale suisse.
Il est vrai que ces pourparlers n'ont pas donné lieu à une réelle avancée, mais il faut reconnaître que le chemin vers la "paix des braves" est encore long à parcourir. Dit autrement, il faut donner du temps à l'Envoyé personnel du SG de l'ONU, Horst Köhler, pour pousser notamment la partie adverse, Alger et polisario confondus, à se conformer aux résolutions du Conseil de sécurité, exigeant clairement une solution politique réaliste, pragmatique et consensuelle.
Ce qui revient à enterrer définitivement l'option "référendaire" que continue de prôner la partie adverse, quoique jugée "impraticable" et irréalisable par l'ONU elle-même.
Mais si la France et les Etats-Unis divergent sur la semestrialité du mandat de la Minurso, ils convergent sur plusieurs autres points importants, notamment la nécessité pour les parties, l'Algérie incluse, d'"entrer dans le vif des négociations" pour solder le conflit plus que quarantenaire autour du Sahara, via un accord sur une solution politique réaliste et réalisable.
Ils maitiennent également le même rejet de l'extension du mandat de la Minurso au monitoring des droits de l'Homme, voulu entre autres par l'Afrique du sud, qui a fait son entrée en janvier dernier au Conseil de sécurité, en tant que membre non permanent.
L'offre d'autonomie, à la base des négociations lancées en 2007 à Manhasset, banlieue new-yorkaise, reste la seule alternative crédible et sérieuse à ce conflit régional hérité de la pourtant défunte époque de la Guerre froide.