Sahara. Espagne: le gouvernement Sanchez a creusé la tombe de la "rasd" et le parlement a cloué le cercueil

Le roi Mohammed VI a reçu Pedro Sanchez, président du gouvernement espagnol, le 19 novembre 2018.

Le roi Mohammed VI a reçu Pedro Sanchez, président du gouvernement espagnol, le 19 novembre 2018. . DR

Le Congrès des députés espagnol vient d’adopter à l’unanimité un texte qui s’aligne sur la position du gouvernement présidé par le socialiste Pedro Sanchez, balayant définitivement la thèse prônée par le front séparatiste du polisario et son mentor algérien. Analyse.

Le 27/02/2020 à 11h26

Les députés espagnols font bloc derrière le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez (PSOE) et balaient de leur phraséologie législative toute référence à la thèse séparatiste prônée par le polisario et son mentor algérien. Le texte officiel présenté et adopté à l’unanimité des membres du Congrès des députés (chambre basse), pas plus tard que mardi 25 février 2020, ne comporte en effet aucune mention de la thèse de «l’autodétermination du Sahara occidental» prônée par la partie adverse, laquelle revenait pourtant comme un leitmotiv dans les précédents textes de l’appareil législatif espagnol.

Une première législative qui remet à l’esprit le discours historique prononcé par le président du gouvernement espagnol, le socialiste Pedro Sanchez, fin septembre 2019, devant la 73è session de l’Assemblée générale de l’ONU, où il balayé d’un revers de la main toute mention de l’option éculée, de surcroît impraticable de l’aveu même de l’ONU, prêchée par le binôme Alger-Polisario.

Dans le nouveau texte, consulté par le360, force est de constater que d’autres formules séparatistes qui passaient comme une lettre à la poste au sein du Congrès des députés, ont été systématiquement supprimés. Outre l’impasse sur la notion biaisée de «l’autodétermination», le présent texte qui servira désormais de base de référence dans le discours législatif espagnol barre la voie devant une vieille revendication séparatiste appelant le gouvernement espagnol à «considérer les sahraouis comme étant des membres de la communauté historique espagnole», ce qui revient à reconsidérer la politique d’octroi automatique de la nationalité espagnole aux «réfugiés sahraouis».

Last not least, le nouveau texte législatif, contrairement à celui très hostile au Maroc adopté en 2010, met en brèche encore la thèse farfelue prêchée par le front polisario, selon laquelle l’Espagne serait «une puissance administrante du Sahara occidental».

Il faut noter que la première mouture du texte, présentée par le groupe parlementaire mixte (extrême-gauche et républicains séparatistes compris), comportait plusieurs références à la thèse séparatiste. L’intervention des députés PSOE, via des amendements déterminants, a permis de faire tourner le texte à l’avantage du Maroc, en réaffirmant la centralité du rôle de l’ONU dans le processus politique engagé, en avril 2007, à Manhasset, sur la base de l’offre marocaine d’autonomie, considérée comme une alternative sérieuse et crédible au conflit inventé de toutes pièces par le régime algérien hostile, du temps de l’ex-colonel Houari Boumediene, de son vrai nom Mohamed Boukharrouba.

Autre couplet fantaisiste ressassé par le front polisario mais désormais supprimé du texte fraîchement adopté par le Congrès des députés espagnols, «l’élargissement du mandat de la Minurso au monitoring des droits de l’Homme». En effet, le texte ne comporte aucune mention de ladite revendication séparatiste, que le régime algérien fait aussi sienne dans la tentative désespérée de porter atteinte au principe sacré de la souveraineté du Maroc sur ses provinces sahariennes. 

Et ce n'est pas tout. Une proposition présentée par les députés des îles Canaries, très hostiles au Maroc, concernant la délimitation des frontières maritimes par le Maroc, est aussi tombée à l'eau. Cette proposition visait à contester les deux projets de loi adoptés par le Parlement marocain, députés et conseillers compris, établissant la compétence juridique du Royaume du Maroc sur ses frontières maritimes. 

Il faut rappeler que ce revirement législatif espagnol intervient au lendemain de la tension créée par l’entrevue qu’a eue, vendredi 21 février, à Madrid, le Secrétaire d’État Podemos, Nacho Alvarez, avec une prétendue «ministre sahraouie», dénommée Souilla Birouk. Une provocation qui a valu à son auteur, numéro 2 du parti d’extrême-gauche, une véritable volée de bois vert de la part de la ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez, voire le numéro 1 de Podemos, Pablo Iglesias, actuellement vice-président du gouvernement dirigé par le socialiste Pedro Sanchez. 

Par M'Hamed Hamrouch
Le 27/02/2020 à 11h26