Alors que les autorités de la prétendue "république arabe sahraouie démocratique" s'acharnent sur leurs opposants, les organisations de défense des droits humains continuent, quant à elles, d'exiger des autorités algériennes qu'elles rappellent à l'ordre Brahim Ghali et ses sbires.
Ainsi pas plus tard qu'hier, lundi 15 juillet, l'ONG américaine Human Rights Watch a dénoncé l'arrestation par le Front Polisario de trois opposants.
L'ONG s'inquiète des poursuites qu'un soi-disant "juge d'instruction" a décidé de mener, à l'encontre de ces opposants au Front Polisario que sont les activistes Moulay Abba Bouzid et Fadel Mohamed Breica, ainsi qu'un journaliste, Mahmoud Zeidan Breica.
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Le prétendu magistrat les accuse de "trahison", ce qui les expose, de fait, à un assassinat aux prétendues allures de légalité, ou à un simulacre de condamnation à la peine à perpétuité, soit, de fait, un kidnapping pour le reste de leur existence.
C'est la raison pour laquelle HWR exige de l'Algérie, véritable mentor du Polisario, qu'il garantisse "le respect des droits humains à l’intérieur de ces camps [de Tindouf]".
Selon un communiqué de HRW, l'interpellation de ces trois hommes, dont l'un détient la nationalité espagnole, est intervenue "entre le 17 et le 19 juin 2019".
"Les trois hommes sont connus comme dissidents dans les camps de réfugiés. Ils ont publié au cours des derniers mois de nombreux statuts sur Facebook critiquant sévèrement les dirigeants du Front Polisario", indique HWR.
"Les autorités sahraouies devraient établir de manière crédible que Bouzid, Breica et Zeidan pourraient avoir commis des actes véritablement criminels, et pas seulement avoir critiqué pacifiquement le Front Polisario", déclare à ce sujet Lama Fakih, directrice adjointe de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord auprès de Human Rights Watch.
"En l’absence de preuves d’activités criminelles, les trois hommes devraient être remis en liberté", selon Lama Fakih.
Or, pour l'heure, les trois individus continuent de croupir dans les geôles du Polisario, puisque selon HRW, "au 15 juillet, ils étaient détenus dans la prison de Dhaibiya", située non loin du camp de Rabouni, qui sert de siège au "gouvernement" du front Polisario, près de Tindouf, en Algérie.
Toujours selon HRW, le frère de l’un des détenus, Moulay Abba Bouzid, a affirmé que ce dernier "n’a été autorisé à quitter sa cellule qu’une seule fois, et a été interrogé à de multiples reprises les yeux bandés et les poignets menottées". Ce détenu aurait également affirmé que "ses interrogateurs avaient tenté de le contraindre à signer des aveux écrits", déplore l'organisation humanitaire américaine.
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"S’il est avéré que des agents de sécurité ont interrogé [Moulay Abba] Bouzid et [Fadel Mohamed] Breica alors qu’ils étaient menottés et avaient les yeux bandés, et qu’ils les ont menacés ou intimidés pour leur extorquer des aveux, cela compromettrait gravement l’exigence du droit international selon laquelle les aveux doivent être faits volontairement", rappelle Human Rights Watch.
"Il incombe à la rasd, qui administre les camps de réfugiés, et à l’Algérie, pays qui les accueille, et où sont détenus les trois hommes, de garantir le respect des droits humains à l’intérieur de ces camp", rappelle en outre l'ONG.
"L’Algérie ne peut pas sous-traiter la protection des droits humains sur son territoire, et fermer les yeux si le Polisario les viole", conclut la directrice adjointe de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord auprès de Human Rights Watch.