Devant un parterre de dirigeants des partis de droite européens, réunis en conclave à Rotterdam, le chef du gouvernement Aziz Akhannouch a réitéré, mardi dernier, la détermination du Royaume à ne plus envisager de partenariat qui n’englobe pas ses provinces du Sud. Quelques jours plus tôt, le chef de la diplomatie, Nasser Bourita, attirait l’attention des chefs de délégations des pays africains, lors du Sommet extraordinaire de l’UA à Malabo, sur l’existence avérée d’un « nexus» entre le séparatisme et le terrorisme.
Prises ensemble, ces deux déclarations résument les orientations diplomatiques marocaines en rapport avec la question du Sahara et annoncent la fin imminente de ce conflit qui n’a que trop duré, écrit l’hebdomadaire La Vie éco dans son édition de cette semaine. Si la détermination du Maroc à ne plus conclure de partenariat n’incluant pas son territoire saharien a remis de l’ordre dans ses relations avec plusieurs pays -les cas de l’Allemagne et de l’Espagne peuvent être cités dans ce cadre-, on mesure moins, en tout cas pour le moment, la portée des propos du ministre des Affaires étrangères, souligne l’hebdomadaire. La Vie éco précise que la première fois qu’il a été fait allusion à cette connexion entre terrorisme et séparatisme date de près de six ans. C’était en 2016, à Dakar, lors d’un Forum international sur la paix. Elle a fait son entrée dans le corpus du droit international, le 11 mai dernier, puisqu’elle a été exprimée clairement dans la déclaration conjointe des 85 Etats ayant participé à la réunion, à Marrakech, de la Coalition internationale anti-Daech.
Cela dit, la parfaite illustration de cette corrélation entre le terrorisme et le séparatisme, poursuit l’hebdomadaire, nous a été donnée dernièrement par le front du Polisario. Le chef de la milice armée, qui occupe également le poste de «Premier ministre» de la fantomatique RASD, a clairement encouragé, le 20 mai dernier, les Sahraouis à commettre des attentats dans les villes du Sahara. Dans un passé proche, ajoute l’hebdomadaire, des pays européens, notamment l’Espagne et le Royaume-Uni, ont pâti de ce genre d’accointances. En Espagne, l’organisation terroriste ETA a toujours évolué sous le parapluie politique du KAS au début, puis d’Herri Batasuna. Dans le cas du Royaume-Uni, il s’agit de l’IRA et son bras politique Sinn Féin. L’histoire retiendra comment ces deux mouvements séparatiste ont fini. Aujourd’hui, avec le Polisario, la situation est presque similaire à la différence près que le mouvement séparatiste est abrité, financé, soutenu diplomatiquement et politiquement, armé et entraîné par un Etat, l’Algérie.
Et, comme les temps ont également évolué, aujourd’hui, les mécanisme de lutte contre le terrorisme sont passés du cadre individuel au collectif. Ainsi, au vu de ce qui précède, le passage de la parole à l’acte sera lourd de conséquences, aussi bien pour les séparatistes que pour le Polisario, précise La Vie éco. Nombre d’observateurs n’ont pas manqué de le souligner: le passage à l’acte accélérera l’inscription de la milice armée du Polisario sur la liste des organisations terroristes. Là, c'est toute la communauté internationale qui va réagir. Automatiquement, l’Algérie sera cataloguée comme Etat soutenant le terrorisme, avec ce qui en découle comme sanctions internationales, à commencer par l’interdiction de vente d’armes à ce pays.
La suite des événements déteindra rapidement sur ses échanges internationaux, ses dépôts et ses investissements, et donc sur son économie avec de graves répercussions sociales. Quant à la prétendue RASD, prédit l’hebdomadaire, elle sera tout aussi rapidement éjectée de l’UA et finira en paria, même auprès des rares Etats qui continuent encore à la reconnaître et la soutenir.
Cette perspective, relève l’hebdomadaire, est sans doute prise en compte par les nombreux pays qui soutiennent aujourd’hui, plus que jamais, le plan d’autonomie présenté par le Maroc en 2007. C’est ce même pragmatisme qui incite beaucoup de pays, y compris les grandes puissances, à envisager ou même annoncer de gros investissements dans les provinces du Sud, scellant implicitement leur reconnaissance de la marocanité de ces terres.