Le Maroc continue de récolter les fruits de son retour à l’Union Africaine (UA) en enregistrant plusieurs succès diplomatiques comme celui acquis lors du sommet africain tenu à Addis-Abeba. En effet, aucune décision n’a été prise sur la question du Sahara marocain en application de la recommandation adoptée lors du dernier sommet de Nouakchott. Ladite décision stipule que ce dossier doit être traité exclusivement au niveau des Nations Unis.
Le ministre des affaires étrangères, Nacer Bourita, a affirmé que le 32e sommet de l’UA a confirmé la décision du sommet de Nouakchott en laissant la latitude à l’ONU de trouver une solution au conflit du Sahara marocain. L’UA devant, par définition, apporter l’aide et le soutien nécessaires au processus onusien.
Dans une déclaration à la presse, Nacer Bourita, a indiqué que «c’est le premier sommet africain où aucune décision n’a été prise sur la question du Sahara marocain sachant que les décisions inhérentes à ce dossier sont prises au niveau de l’ONU». Et de préciser, à ce propos, que c’est la première fois où le rapport du conseil de paix et de sécurité relevant de l’UA n’a fait aucune référence à la question du Sahara marocain. Le conseiller juridique de l’UA, poursuit Bourita, a affirmé que sur la base de la décision du sommet de Nouakchott et des documents juridiques de référence de l’UA ainsi que la charte constitutive de l’UA, le conseil de paix et de sécurité ne peut «d’une manière ou d’une autre traiter ou faire référence au dossier du Sahara marocain au niveau des ambassadeurs et des ministres».
Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du mercredi 13 février, que le ministre a relevé qu’il s’agit là d’une clarification juridique d’une grande importance pour mettre fin à toutes les spéculations. Autrement, il n’est plus question de chercher à expliquer cette décision ou interpréter ses dispositions dans le but de remettre ce dossier entre les mains du Conseil de paix et de sécurité de l’UA. Cette dernière, ajoute Bourita, devra, s’aligner d’une manière progressive mais réelle sur les dispositions et les littératures de l’ONU. Le ministre des affaires étrangères a, par ailleurs, affirmé que les candidatures marocaines ont été approuvées au sommet de Nouakchott. Il s’agit, notamment, de la présidence du comité technique spécial chargé du commerce ainsi que de la vice-présidence du comité technique spécial chargé de l’administration sans oublier la nomination d’un juge marocain près du tribunal administratif de l’UA.
D’autre part, les chefs d’Etat et de gouvernement africains ont exprimé, à la clôture des travaux de ce sommet, lundi dernier, leur gratitude au Maroc pour son offre d’abriter le siège de l’Observatoire africain des migrations. Ils ont, par ailleurs, loué l’important rôle que va jouer l’Observatoire pour la mise en œuvre du Pacte mondial sur les migrations (pacte de Marrakech, ndlr). Le sommet de l’UA a, en outre, salué le rôle central que le Maroc a joué en hébergeant, les 10 et 11 décembre derniers, la conférence intergouvernementale pour adopter le pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières. Les dirigeants africains ont pris acte des efforts déployés pour la mise en œuvre de l’observatoire. Ils ont, en outre, salué la signature, en décembre 2018, par le royaume du Maroc et la Commission de l’UA d’un accord sur le lieu du siège de l’Observatoire afin qu’il puisse assumer sa mission dans les meilleures conditions.
Le ministre Bourita a indiqué que la création de l’Observatoire africain des migrations a été annoncée dans un rapport du roi Mohammed VI en tant que leader de l’UA sur la question de la migration. Cet observatoire, ajoute Bourita, qui a été présenté devant le sommet « aura pour mission la création d’un interlocuteur africain dans le domaine de la migration. Il s’agit d’une vision africaine qui s’appuie sur des centres de recherche et des organes dépendant de l’UA». Avant d’ajouter: «cette institution est d’une importance capitale car l’altération de la migration africaine découle du fait que l’Afrique n’arrive pas à produire un discours autour d’elle. Comme elle n’a pas encore maitrisé ses statistiques sur la migration et affiné ses études sur ce phénomène».
“Tout ce que l’Afrique entreprend, actuellement, provient de l’étranger avec son lot de contre-vérités et de démesure”, conclut Nacer Bourita.