Le retrait marocain unilatéral «dès ce dimanche» de la zone de tampon de Guerguerat est une décision d’une grande portée politique. La célérité avec laquelle le Maroc a interagi positivement avec l’appel du nouveau secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, pour désamorcer la tension prévalant dans cette zone extrêmement sensible excipe d’une forte prédisposition à coopérer avec le nouveau secrétaire général de l’ONU, réputé pour sa maîtrise du dossier saharien et sa neutralité dans le contentieux. Deux paramètres qui ont justement fait cruellement défaut à son prédécesseur, le Sud-coréen Ban Ki-moon, qui a fait preuve d’une «partialité» déconcertante dans ce conflit, en faisant le jeu de la partie adverse et en tenant, le temps d’un voyage à Alger et à Tindouf en mars 2016, des propos attentatoires à l’intégrité territoriale du Maroc, quand il a scandaleusement qualifié le Sahara marocain de «territoire occupé». Pas besoin de revenir sur ce dérapage inédit dans les annales du secrétariat général de l’ONU, juridiquement infondé, politiquement inapproprié, diplomatiquement indu et dont la maladresse a causé à la région une tension dont elle se serait bien passée.
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Mais passons car il ne faut pas insulter l’avenir! Il y a un nouveau secrétaire général de l’ONU, neutre et donc crédible et qui, en plus de sa connaissance du dossier, a contrario de son prédécesseur, a «l’étoffe du métier» pour avoir été mis à l’épreuve de situations délicates du temps où il officiait en tant que Haut-commissaire aux réfugiés (HCR), dont la mise en place des «mesures de confiance» entre les parties au conflit, qui ont pris réalité à travers la facilitation des échanges de visites entre familles sahraouies de part et d’autre du Sahara marocain et des camps de Tindouf en Algérie.
Il y a des signes qui ne trompent pas. Le tout nouveau secrétaire général de l’ONU a été on ne peut plus prompt pour réagir après l’entretien téléphonique qu’il a eu avec le roi Mohammed VI, Chef suprême et chef d’état-major général des Forces Armées Royales (FAR), au cours duquel le souverain a mis en garde contre la situation «inadmissible» prévalant dans la région démilitarisée de Guerguerat en raison des actes de provocation à l’encontre des chauffeurs de camions marocains lors de leur traversée de la parcelle de route, longue de 3.7 km, reliant le poste frontière marocain de Guerguerat au premier poste frontière au nord de la Mauritanie. Antonio Guterres a en effet déclaré, samedi 25 février, que «le trafic commercial régulier ne doit pas être obstrué», tout en appelant les parties à faire preuve de «la plus grande retenue» afin d’éviter une escalade de tensions dans cette zone censée être démilitarisée en vertu de l’accord de cessez-le-feu signé le 12 octobre 1991.
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Un appel auquel le Maroc a réagi favorablement dimanche 26 février, en décidant un retrait unilatéral de la région de Guerguerat. Cette décision prouve la volonté du royaume, non seulement de coopérer avec le secrétariat général de l’ONU, mais de respecter la légalité internationale. Par cette décision, le Maroc a donné la pleine mesure de son respect de la volonté de la communauté internationale, dont le porte-voix est le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Avec cette réponse rapide, le Maroc tourne la page des tensions avec le secrétariat général de l’ONU. Tensions, il faut toujours y insister, nées de la partialité et de l’ignorance de l’ancien SG de l’ONU.
Le Polisario continue son numéro de pitreQuand le Maroc réagit avec responsabilité et répond aux recommandations du SG de l’ONU, le Polisario, encouragé par son tuteur algérien, se livre à un spectacle de fanfaronnade digne d’une bande de voyous. Les responsables du Polisario ont vite diffusé un communiqué faisant part de leur refus de quitter la zone tampon de Guerguerat. Mieux : des éléments du Polisario sont venus fouler la partie goudronnée de la route après le retrait des éléments de la gendarmerie marocaine. La vidéo ci-dessous montre des éléments du Polisario qui claironnent une "victoire" après le retrait du Maroc.
Indépendamment des gesticulations puériles du Polisario, il demeure que la seule injonction qui revêt un caractère impératif, dans le communiqué du SG de l’ONU, est celle liée à la non obstruction du commerce dans ce couloir. Le Polisario va-t-il cesser d’intercepter des camions marocains ? Comment l’ONU va-t-elle réagir à la fin de non-recevoir opposée par le Polisario à la demande d’Antonio Guterres ? Comment l’ONU va-t-elle réagir en cas de persistance du Polisario à entraver le commerce ? Jusqu'à quand le Maroc laissera-t-il faire ? Autant de questions qui occuperont l’actualité dans les prochains jours. Mais pour le moment, l’heure est au constat de la normalisation des relations entre le Maroc et le secrétariat général de l’ONU. Et on ne peut que s’en réjouir!