Le front Polisario envisagerait de porter plainte contre l’ancien roi espagnol Juan Carlos, accusé d'«avoir cédé le Sahara au Maroc», rapporte le quotidien Al Massae dans son édition du lundi 21 novembre. Le front séparatiste a, en effet, annoncé son intention de saisir le Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH), en guise de représailles contre les poursuites judiciaires lancées par le justice espagnole contre son nouveau chef, Brahim Ghali, poursuivi pour torture, graves atteintes aux droits de l’Homme et viol. Brahim Ghali, qui devait se rendre à Barcelone, il y a deux jours, a finalement annulé ce déplacement en terre ibérique, affirme le journal.
Cette tournure qu’ont prise les relations entre l’Espagne et le front séparatiste coïncide avec le moment où les sympathisants et les partisans du Polisario ont lancé une nouvelle campagne de collecte de fonds. Or, cet appel à donations, adressé aux Européens, intervient à l'heure où le Continent est secoué par une prise de conscience sur la question. Des voix européennes, qui se font de plus en plus fortes, appellent, en effet, au recensement des habitants des camps de Tindouf avant toute initiative du genre.
Cela dit, affirme le journal, le gouvernement italien vient de faire un don de 1 million d'euros d’aides supplémentaires à destination des camps de Tindouf. Ce don a été fait suite à un appel de détresse lancé par les responsables du Polisario, suite à la grave pénurie en denrées alimentaires dans les camps, au vu des dernières intempéries qui ont touché la région.
Les responsables du Front affirment, rapporte le journal, que la moitié des aides italiennes sera consacrée au programme d’alimentation des écoles et que l’autre moitié sera dédiée au programme alimentaire de la population des camps. Il faut préciser, rappelle le journal, que l’Italie est l’un des plus grands donateurs des camps.
Les dirigeants du Polisario rencontrent désormais d’énormes difficultés à convaincre les donateurs, après les multiples scandales relatifs au détournement des aides alimentaires dans lesquels sont impliqués les cadres et dirigeants du Front. Dans les pays donateurs, l’opinion publique exige de plus en plus un recensement des populations cibles de leurs aides. C’est le cas, entre autres, des Iles Canaries où la société civile conditionne les aides accordées aux populations sahraouies à leur recensement. Car ce n’est pas normal, affirment les responsables du Forum canaro-sahraoui, cités par le journal, que les responsables du Polisario insistent sur le fait que la population des camps dépasse 200.000 personnes alors que le HCR l’évalue à moins de 70.000 âmes.