Le nouveau chef de file du Polisario, Brahim Ghali, est bien déterminé à rompre avec l’ère de son prédécesseur, Mohamed Abdelaziz, resté au pouvoir jusqu’à sa mort. Et pour bien marquer les esprits, il n’a trouvé mieux que de brandir, à nouveau, la menace de la guerre. Ainsi, harassé par la série des victoires diplomatiques du Maroc en Afrique, le Polisario tente de se venger à sa manière, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du lundi 16 janvier.
Pour ne rien arranger, la reprise des relations diplomatiques entre le Maroc et la Mauritanie a stoppé net les projets des séparatistes qui complotaient avec l’Algérie, notamment concernant la région de Guergarat. La récente opération menée par l’armée marocaine dans la région, au terme de laquelle le royaume a chassé une centaine d’éléments armés du Polisario, auparavant en faction dans cette zone tampon, a d'ailleurs été vécue comme un coup dur pour le front séparatiste.
Aussi, le nouveau chef du Polisario a-t-il décidé de riposter en annonçant le lancement d’un processus de modernisation de son «armée» qu'il compte doter en armes et équipements militaires. Ce programme de restructuration a été annoncé par le chef de file du Polisario lui-même, en marge d’une «visite d’inspection» effectuée dans différentes «zones militaires». A cette occasion, Brahim Ghali a également fustigé le «règne» de son prédécesseur marqué, affirme-t-il, par «la gabegie, le laisser-aller, la corruption, le népotisme et la domination d’une minorité qui s’est tout permis».
Par ailleurs, le plan que préparait le Polisario pour cette zone tampon qu’est Guergarat consiste, affirme le journal, dans la délocalisation d’une partie de la population des camps de Tindouf vers cette zone et, notamment, vers Lagouira. Il s’agit précisément, affirme le quotidien, de Sahraouis originaires des provinces du Sud du Maroc. Les Sahraouis d’origine algérienne sont, de facto, exclus de ce programme, l’Algérie ayant encore besoin d’eux pour peupler les camps de Tindouf.
Les derniers agissements du Polisario interviennent alors que le Maroc s’apprête à réintégrer son siège à l’Union Africaine. Et cette réintégration risque fortement de faire perdre au Polisario son statut de membre à part entière. La présidente sud-africaine da la commission de l’UA s’est d’ailleurs déjà chargée d’alerter le Front quant à cette nouvelle donne.