Décidément, c’est l’escalade militaire que cherche le Polisario. Des éléments armés du front séparatiste ont, en effet, pénétré, jeudi en fin d’après-midi, dans la région d’Assa-Zag, rapporte le quotidien Assabah dans sa livraison du week-end des 31 mars et 1er avril. Les membres de la milice armée ont tout de suite commencé par installer un campement militaire. Munis d’équipements également militaires, ils ont dressé des tentes, creusé un fossé et construit des fortifications à l’aide de sacs de sable, précise le journal.
Un acte que le quotidien qualifie de «provocation dangereuse», dont le but est de pousser les Forces armées royales à la confrontation armée, quelques semaines avant la réunion annuelle du conseil de sécurité de l’ONU consacrée à la question du Sahara. Les éléments armés du Polisario, qui se trouvaient à portée de tirs des FAR, ont accédé à cette zone par le point frontalier 18/43BIS à bord de véhicules tout-terrain, arborant des drapeaux de la république fantoche, précise Assabah.
Selon Al Massae, qui a également évoqué ce sujet dans son édition du week-end, il s’agit de 14 éléments armés qui se sont infiltrés dans la zone de Mahbes avant de s’en retirer une heure après. Cet incident, rappelle le quotidien, coïncide avec une visite de deux jours effectuée dans les camps de Tindouf par l’ambassadeur américain à Alger. Il intervient également peu après que le conseil de sécurité a souligné clairement qu'«il ne devait pas y avoir de changement de statut de la zone tampon près de Guerguerat».
Plus que cela, note Assabah, les milices armées du Polisario, déployées à quelques encablures du mur de sécurité, ont dernièrement reçu l’ordre de se mettre en alerte, en attendant les instructions de leurs supérieurs. Ce qui fait dire au journal que le Front s’apprête à «recourir à des options inédites, qui exigent mobilisation et vigilance de la part de ses milices armées». Cela se passe au moment où l’Algérie, son mentor, s’est engagée dans une course contre la montre pour finaliser un vaste mouvement de redéploiement au niveau de la direction du Front.
Il s’agit d’une stratégie qui vise à propulser aux commandes du Polisario les éléments les plus radicaux, des faucons, qui ne jurent que par la guerre et la confrontation armée. C’est en ce sens, précise Assabah, que le chef de la diplomatie algérienne vient de recevoir le dénommé Abdelkader Taleb Omar, membre dirigeant du Front, comme ambassadeur extraordinaire à Alger. Pendant ce temps, conclut le journal, la Mauritanie a permis, à la demande d’Alger, le déplacement d’une partie de la population de Tindouf vers la zone tampon pour maintenir la tension aux frontières sud du Maroc.