Interrogé le 23 avril, lors de son point de presse sur le processus de sélection de l'Envoyé onusien au Sahara, suite à la dernière réunion du Conseil de sécurité sur le Sahara, le porte-parole du chef de l'ONU, Stéphane Dujarric, a répondu: "Comme le dit souvent le Secrétaire général, il n’est ni pessimiste ni optimiste, il est déterminé. Et il continue ses efforts pour essayer de trouver un envoyé personnel".
"Ce n'est pas une tâche facile. Vous avez vu les mêmes informations que moi sur différentes personnes qui auraient été bloquées pour une raison ou une autre. En ce qui nous concerne, le fait qu’il n’y ait pas encore d’Envoyé personnel, ce n’est pas faute d’avoir essayé, et le Secrétaire général continuera d’avancer sur cette voie", a-t-il ajouté.
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Cependant, Stéphane Dujarric ne dit les choses qu'à moitié. Il a omis de préciser aux journalistes accrédités à l’ONU le fond du problème et les véritables écueils qui se dressent devant la nomination d’un successeur à Horst Köhler, qui a démissionné de son poste en mai 2019 pour des raisons de santé.
Car, si le SG de l’ONU peine à trouver un Envoyé personnel au Sahara, c’est bien à cause des entraves du Polisario qui, en ce sens, obéit, à la lettre, aux directives du régime militaire algérien. C’est ainsi que le Portugais Luis Amado a été «recalé» à cause d’Alger. Et, avant lui, Alger et le Polisario ont refusé la nomination du Roumain Petre Roman.
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Les deux parties, et c’est une stratégie bien rodée à l’est du Royaume, n’ont pas le courage de s’exprimer officiellement et d’énoncer clairement leurs arguments. Ils délèguent cette tâche aux médias pro-régime vert-kaki qui se chargent de la sale besogne: échafauder une théorie prétendant que tel candidat est pro-Maroc pour le discréditer.
Avant de proposer un nouveau candidat, l'instance onusienne devrait s'exprimer sur les refus à répétition, dictés par Alger au Polisario. Aujourd'hui, il apparaît à la face du monde que le Polisario n'est qu'une marionnette, manipulée par l'Algérie. L'ONU devrait exiger des clarifications du régime algérien et le considérer comme la véritable partie au conflit du Sahara. Et ce n'est pas le coup d'éclat au retentissement mondial du chef du Polisario, Brahim Ghali, admis dans un hôpital en Espagne, avec un passeport algérien et sous la fausse identité de Mohamed Benbatouche, qui démentira l'implication totale de l'Algérie dans ce dossier.
Si l'instance onusienne cumule les fins de non-recevoir opposées par l'Algérie, qui dicte la conduite à suivre au Polisario, sans pointer du doigt le véritable maître du jeu, la détermination du chef de l'ONU à nommer son Envoyé personnel au Sahara finira par se confondre avec un aveuglement sur la source du problème. Et au final, il proposera un candidat taillé sur mesure pour le régime algérien. Ce qui n'est pas acceptable pour le Maroc.