Première réaction officielle du secrétaire général de l’ONU au communiqué du gouvernement du royaume du Maroc, diffusé, mardi soir dernier, en réaction contre ses «dérapages verbaux» le week-end dernier à Tindouf et à Alger.
Ban Ki-moon a rejeté, par la voix de son porte-parole Farhan Haq, les accusations de «partialité» portées par Rabat à son encontre, excipant de sa «neutralité» et précisant que sa visite les 4,5 et 6 mars à Tindouf et à Alger était motivée par la volonté de «booster, à la fin de son mandat les efforts» pour relancer le processus de négociations entre les parties au conflit.
Durant sa visite samedi 4 mars dernier dans les camps de Tindouf, le SG de l’ONU avait tenu «des propos politiquement inappropriés, sans précédent dans les annales de ses prédécesseurs et contraires aux résolutions du Conseil de sécurité», avait dénoncé le gouvernement marocain.
«Le secrétaire général de l’ONU voulait s’assurer, alors que son mandat tire à sa fin, que le règlement du conflit saharien sera inscrit à l’agenda international», a indiqué le porte-parole des Nations unies, Farhan Haq.
Seulement voilà, cette profession de «bonne foi» a été démentie par un flagrant parti pris en faveur de la partie adverse. Le SG de l’ONU n'est plus crédible et s'élimine de facto de tout rôle pour aider à une solution dès lors qu’il a qualifié d’«occupation le recouvrement par le royaume du Maroc de son intégrité territoriale».
Il a dévié de son rôle de facilitateur pour prendre parti en faveur d’une partie au détriment de l’autre, ce qui constitue un fait sans précédent dans les annales de l'ONU.
Le SG de l’ONU aurait mieux fait d’interpeller, lors de sa visite à Tindouf, la direction du Polisario au sujet des violations systématiques des droits de l’Homme et du vol de l’aide humanitaire internationale destinée à la population des camps.
Un silence qui tranche avec les appels des ONG internationales de défense des droits de l’Homme, sans parler de l’impasse faite sur l’appel du Conseil de sécurité, instance décisive de l’ONU, pour le recensement de cette même population.
Au lieu de cela, le SG de l’ONU s’est aventuré à faire des déclarations irresponsables qui risquent de compromettre toute possibilité de reprise des négociations lancées, faut-il le préciser encore une fois, sur la base de l’offre marocaine d’autonomie.