«No update at the moment»: «Pas de mise à jour pour le moment». Cette déclaration du porte-parole du Département d’Etat américain a eu pour effet immédiat de faire taire le Polisario. Du côté de la direction du Front, c’est silence radio. Un silence qu’elle a d’ailleurs imposé à ses milices actives sur les réseaux sociaux. «Washington a tu la voix du séparatisme», écrit à ce propos le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 25 février. Dans les camps de Tindouf règne, en effet, un silence assourdissant après la mise en garde, par le même porte-parole du Département d’Etat, contre toute manœuvre du Polisario qui pourrait mener la région à la guerre.
La déclaration de Ned Price, porte-parole du Département d’Etat américain qui a démenti tout changement de position américaine sur la question du Sahara marocain, a obligé le Polisario et ses mentors à se murer dans le silence, précise le quotidien. Le Front séparatiste a ainsi préféré se taire plutôt que de se risquer à une déclaration qui pourrait faire dégénérer la situation dans la région, ajoute le quotidien. Le responsable américain a d'ailleurs fait allusion aux multiples provocations des séparatistes dans la zone tampon, au-delà du dispositif sécuritaire marocain, poursuit Assabah.
La direction du Polisario, souligne le quotidien, s’est non seulement abstenue de toute déclaration, contrairement à ce qu’elle avait l'habitude de faire du temps du président Trump, mais a adressé un écrit à tous ses activistes sur les réseaux sociaux et autres pour faire de même. La direction du Polisario, après avoir rappelé, dans cet écrit, le contenu de la déclaration du haut responsable américain dans ses moindres détails, a intimé l’ordre à ses ouailles de «s’abstenir de tout commentaire». Ce faisant, le Polisario, qui multiplie les «communiqués de guerre» depuis le 13 novembre dernier -date à laquelle le Maroc a mené une opération de nettoyage total à El Guerguerat-, fait tout pour se blanchir de l’accusation de tentative de mener la région à l’embrasement.
Cependant, tout en s’abstenant de commenter la position américaine, le Polisario s’est défoulé, poursuit le quotidien, sur les responsables espagnols. C’est ainsi que le Front s’en est pris au directeur général de la politique étrangère et de la sécurité du ministère espagnol des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la Coopération, Fidel Sendagorta, qui a mis en garde contre la menace terroriste réelle que représente le Polisario dans la région du Sahel et pour le voisinage européen. Le haut responsable espagnol s'est dit «choqué» de constater que le chef du groupe terroriste «Etat islamique dans le grand Sahara», Adnan Abou Al Walid Assahraoui, était issu des camps de Tindouf, notant que cette zone est devenue un terreau fertile pour le jihadisme islamiste.