Mais comment le soutien de la France au Maroc dans le dossier saharien pourrait-il «nuire aux intérêts diplomatiques de l’Algérie»? Paraît-il, l’auteur de cette envolée, Abdelaziz Rahabi, ancien ministre algérien de la Culture et de la communication, aurait une réponse.
Or, pas un élément de réponse dans l’interview accordée au quotidien El Watan par l’ancien porte-parole du gouvernement Smaïl Hamdani (1998-1999). En panne d’arguments, le brillantissime ex-ministre algérien s’est complu à jeter l’anathème au lieu de nous expliquer le pourquoi du comment. Voilà ce que cela a donné : le soutien de la France au Maroc impliquerait forcément une «attitude inamicale de la France à l’égard de l’Algérie» !
A l’appui de ces dires pour le moins surréalistes, le valeureux ex-ministre s’en va puiser dans l’Histoire des explications à la «France ennemie». «La France n'est pas encore sortie de la ligne de Giscard des années 1975. Elle estime que sa seule profondeur en Afrique est le Maroc» !
Voilà, la messe est dite. Le Maroc devient, à son insu, «la profondeur de la France» ! Est-ce là un compliment ? A moins qu’il ne se trompe d’histoire, pour ne pas parler de géographie, son excellence le ministre algérien croit faire là un «compliment». Vu sous l’angle de «l’Algérie française» (1830-1954), sans compter l'époque de la Régence ottomane (1515-1830), peut-être son excellence a-t-il eu raison.
Mais prendre le Maroc pour l'Algérie, disons comme l'ex ministre souverainiste français, Jean-Pierre Chevènement: "Comparaison n'est pas raison.".