«Nous sommes en 2022. La dernière fois que le Conseil de sécurité a utilisé l'expression “tenue d’un référendum” dans ses résolutions sur le Sahara, c'était dans la résolution n°1359 du 29 juin 2001», a souligné José Bono, qui s’exprimait à l’ouverture de la première Conférence internationale pour la paix et la sécurité au Sahara, qui se tient à Las Palmas.
L’ancien président du Congrès des députés espagnol a fait observer «qu’en 2007, le Maroc a répondu à l'appel du Conseil de sécurité pour une solution politique en proposant un plan d'autonomie pour le Sahara. Depuis lors, le Conseil de sécurité a considéré la proposition marocaine comme sérieuse et crédible», précisant que le contexte de cette proposition est bien connu en Espagne.
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«L'autonomie a été la solution constitutionnelle au problème de la répartition territoriale du pouvoir en Espagne et la réponse légale et solidaire à ceux qui réclamaient l'indépendance», a-t-il rappelé.
Dans ce contexte, José Bono a relevé que «le gouvernement espagnol, en déclarant que le plan d'autonomie proposé par le Maroc est la “base la plus sérieuse, réaliste et crédible”, va dans la même direction que les résolutions de l'ONU et elle est en accord avec la position des Etats-Unis et de l'Allemagne».
«Plutôt que des résolutions de l'ONU sur le Sahara qui ne sont pas appliquées depuis des décennies, ce dont les Sahraouis ont besoin sont des solutions à leurs problèmes. Plus de solutions et moins de résolutions», a-t-il plaidé, assurant «qu’une partie des populations sahraouies bénéficie d'un développement remarquable», au Maroc, tandis qu'une autre partie continue de vivre dans des «conditions inhumaines, sans qu'aucune des deux parties n'ait pu guérir les blessures de la triste séparation».
Et de rappeler que «la Cour internationale de justice avait évoqué dans son avis consultatif du 16 octobre 1975, l'existence à cette époque de liens de subordination juridique entre le Maroc et les populations du Sahara, l’allégeance», soulignant que cette «tradition séculaire symbolise les liens qui unissent la population et Son Souverain».
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«Dans l'avis consultatif précité de la Cour internationale de justice, il est fait référence à la nomination de délégués, de gouverneurs et de juges au Sahara et à des documents montrant leur loyauté envers le Sultan du Maroc. Cette reconnaissance par la Cour internationale est éloquente quand on considère les droits historiques au Sahara», a-t-il détaillé.
Selon José Bono, le conflit du Sahara a «duré plus longtemps que ce qui peut être toléré par une population qui a beaucoup souffert pendant plus d'un demi-siècle», estimant que «pour construire l'avenir en surmontant les inimitiés et les préjugés hérités, nous devons saisir toutes les opportunités».
«Le Polisario ne peut ignorer le fait que le monde a beaucoup changé ces dernières années et qu'il doit discerner ce qui est possible et ce qui est impossible», a conclu José Bono.
La conférence internationale pour la paix et la sécurité au Sahara, qui se poursuivra vendredi, connaît la participation de plusieurs personnalités politiques espagnoles, chercheurs internationaux, journalistes et chioukhs et notables des tribus sahraouies.