Selon des sources bien informées, le mandat de la Minurso sera prorogé d’une année, au lieu de six mois, comme c’est le cas depuis avril 2018. L’on se souvient que la semestrialité des discussions sur le Sahara au Conseil de sécurité, introduite durant le mandat de Nasser Bourita en tant que chef de la diplomatie marocaine, avait été reconduite, malgré la réserve émise par une recommandation du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui avait en effet demandé, dans son rapport d’octobre 2018, de prolonger ce mandat de douze mois. Depuis, Antonio Guterres s'était bien gardé de recommander une durée à la mission de la Minusro, et s'était contenté de demander aux membres du Conseil de sécurité de la prolonger.
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Contre toute attente, les Américains, pourtant porte-plumes de la résolution du Conseil de sécurité, et naguère fervents défenseurs de la semestrialité du mandat de la Minurso, viennent cette fois-ci de proposer de prolonger de douze mois cette mission, a appris Le360 de sources bien informées. Cet allongement de la durée du mandat de la Minurso va permettre à la communauté internationale de disposer de plus de temps pour trouver une issue à ce conflit, vieux de plus de quatre décennies. Une décision qui permettra également une plus grande marge de manœuvre au futur envoyé personnel du seécratire général de l’ONU pour le Sahara (toujours pas désigné à l'heure actuelle, depuis la démission de Horst Köhler, fin mai dernier).
Nos sources expliquent que cette décision pourrait s'expliquer par la mise à l’écart de John Bolton, l'ex-conseiller du président Trump pour les questions de sécurité, dont les positions étaient plutôt hostiles envers royaume sur cette question précise du Sahara.
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Pour le Maroc, incontestablement, cette décision ne peut être que bienvenue. Elle permettra au royaume de ne plus se trouver sous la pression qu'implique un délai resserré de six mois, et permettra également à sa diplomatie de mieux gérer et de défendre ce dossier crucial, première cause nationale.
Rappelons que le Conseil de sécurité, actuellement, pour ce mois d'octobre, placé sous la présidence mensuelle sud-africaine, devra voter une résolution sur le Sahara à la fin du mois en cours, et ce, sur la base du rapport du secrétaire général de l’ONU. Dans ce rapport, Antonio Guterres souligne l’impérieuse nécessité de cette mission onusienne qu'est la Minurso, source fiable, explique-t-il, au sujet des informations sur ce qu'il se passe au Sahara.