Sahara marocain: le roi jette les ponts de l’avenir

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Dans son discours commémoratif du 44e anniversaire de la Marche verte, prononcé ce mercredi 6 novembre, le Roi Mohammed VI réaffirme avec force la marocanité du Sahara, tout en annonçant un plan ambitieux pour mener à bonne fin le développement de cette région chère au royaume. Décryptage.

Le 07/11/2019 à 10h06

Les ennemis de l’intégrité territoriale peuvent toujours fantasmer, le Maroc, fort de l’élan impérissable de la Marche verte, qui a permis au Maroc de décoloniser son Sahara, est résolument engagé dans la voie de développement de cette région chère au royaume. D’emblée, le Roi Mohammed VI coupe court à toutes les envolées fantaisistes de la partie adverse, en écartant d’un revers de main toute option autre que l’autonomie, rien que l'autonomie, surtout l'autonomie, dans le cadre de la souveraineté marocaine sur son Sahara, «portail du Maroc vers l’Afrique subsaharienne».

Le Souverain est on ne peut plus ferme en affirmant l’impossibilité de bloquer ou de renoncer au passage par Guerguarat, couloir terrestre vital à la circulation des biens et des personnes entre le sud marocain et l’Afrique subsaharienne, via le voisin mauritanien. Et ce n’est surtout pas le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui dira le contraire, après avoir mis en garde, à maintes occasions, notamment dans son dernier rapport sur le Sahara, contre toute tentative d’obstruction du trafic routier au niveau du couloir terrestre entre le royaume et sa profondeur subsaharienne. «Nos Provinces du Sud constituent un véritable trait d’union entre le Maroc et le reste de l’Afrique sur les plans géographique, humain et économique», souligne le Souverain, à juste titre.

Fort de sa foi inébranlable dans la légitimité de ses droits historiques et juridiques sur son Sahara, le Maroc l’est tout aussi du soutien international franc et massif à la marocanité de ses provinces du sud. Pour s’en rendre compte, il n’est qu’à méditer sur ce chiffre éloquent avancé par le souverain: «un nombre sans cesse croissant de pays (pour être plus précis 163 à ce jour) ne reconnaissent pas l’entité fictive de la Rasd».

Récapitulons: foi inébranlable du royaume dans la justesse de sa première Cause nationale, adhésion internationale substantielle aux droits inaliénables du Maroc sur son Sahara… Autant d’atouts à l’actif du Maroc qui est en position de force pour négocier une issue politique réaliste à ce différend artificiel hérité de la défunte époque de la Guerre froide, sur la base de l’initiative pour l’octroi d’un statut d’autonomie au Sahara, présentée par le Maroc le 11 avril 2007, pour solder ce conflit créé et entretenu par le voisin de l’est, au mépris des règles de bon voisinage, de ce bel avenir maghrébin commun appelé des voeux et hautes luttes de tous les peuples de la région, voire au-delà. «Nos partenaires, Européens en particulier, ont besoin d’un associé efficace». «Nos frères d’Afrique subsaharienne attendent que nos pays contribuent à réaliser les programmes et à relever les défis majeurs dans le continent». «Nos frères arabes désirent voir le Grand Maghreb s’associer à l’édification d’un nouvel ordre arabe».

Voyez-vous, «les espoirs et les attentes sont énormes ; les défis sont nombreux et complexes».

Mais voilà, «certains n'en mesurent pas l’importance». Une pique à peine voilée lancée au voisin de l’est, qui continue de s’enfermer dans «l’immobilisme» au lieu de prendre la mesure des défis réels qui se profilent devant la région.

Faut-il pour autant s’arrêter à ce stade d’immobilisme sans risquer d’insulter l’avenir de nos peuples?

Loin s’en faut: le Maroc est résolument engagé dans la voie du développement, y compris et surtout dans ses provinces sahariennes. Joignant l’acte à la parole, le Roi annonce «le développement du réseau routier que nous renforçons d'ores et déjà par la mise en place de la voie express Agadir-Dakhla». Plus encore, un projet de voie ferrée reliant Marrakech à Agadir est également dans le pipe.

«La région de Souss-Massa doit devenir un pôle économique reliant les parties septentrionale et méridionale du Maroc, en opérant la jonction entre Tanger au Nord et Oujda à l’Est d’une part, et Nos provinces sahariennes d’autre part», exhorte le Souverain. Et d’ajouter que «cette orientation s’inscrit dans le cadre de la Régionalisation avancée, pensée dans l’esprit d’une répartition équitable des richesses entre les Régions du Royaume».

Voilà, une promesse d'avenir se dessine pour le désenclavement des provinces sahariennes marocaines dans le cadre d’une vision globale, celle de la régionalisation avancée, et plus généralement, d’une vision africaine novatrice que le Roi s’emploie personnellement depuis des années à promouvoir, dans ses discours comme dans ses périples africains, couronnés par la signature de mille accords couvrant tous les domaines de coopération. 

En somme, un discours résolument tourné vers l'avenir, celui d'un Maroc qui a fait le choix civilisé du progrès et de la prospérité. 

Par M'Hamed Hamrouch
Le 07/11/2019 à 10h06