C'est la deuxième réunion du Conseil de sécurité à être provoquée en l'espace d'un mois au sujet du dossier saharien, à la demande de l'Uruguay, devenu semble-t-il l'agent exécutant des manoeuvres algériennes hostiles à l'intégrité territoriale du royaume du Maroc. Le 29 septembre 2016, l'Uruguay s'était entendu avec le Vénézuéla, confronté à des émeutes de pain, au point d'avoir dû mettre en place une police chargée de mener des rafles dans les boulangeries pour s'assurer que la farine servait à la confection de pain et non à des viennoiseries et autres gâteaux, pour convoquer une réunion au sujet du même dossier saharien.
Il en ressort que ces appels à la réunion du Conseil de sécurité sont devenus un rituel pour l'Uruguay et le Vénézuéla, qui assument le rôle peu reluisant de servir de caisse de résonnance aux stratagèmes ourdis dans les bureaux feutrés des services algériens dans le but de nuire aux intérêts du Maroc, notamment en ce qui concerne son intégrité territoriale.
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Il est curieux de constater que la réunion de ce mardi 28 mars, à l'instar des précédentes, convoquées par les relais latino-américains de l'Algérie, sont sans enjeu, tellement leurs thèmes se ressemblent. Comme le montre la dépêche de l'agence officielle algérienne, qui a érigé l'intox anti-marocaine au rang de ligne éditoriale!, le motif invoqué par l'Uruguay serait de "lancer un cinquième round de négociations et le retour de la Minurso à sa pleine fonctionnalité, conformément à la résolution 2285, adoptée fin avril 2016 par le Conseil de sécurité".
Est-il besoin de préciser qui bloque le processus de négociation lancé en 2007 à Manhasset, en banlieue new-yorkaise, sur la base de l'offre marocaine d'autonomie, et seulement de l'offre marocaine d'autonomie? Est-il besoin de rappeler pourquoi l'ex-médiateur onusien, le diplomate hollandais Peter van Walsum, avait démissionné un an après que ce processus ait été mis sur les rails, dénonçant ouvertement la position contreproductive de la partie adverse, Alger et le Polisario, restés cramponnés à la thèse "indépendantiste""irréaliste" et "irréalisable"? Qui était concerné par l'appel à répétition adressé par le Conseil de sécurité, au fil de toutes les résolutions adoptées jusqu'ici, pour faire preuve d'esprit de compromis et de réalisme?
Il apparaît à l'évidence que la partie adverse n'a pas fait preuve de bonne foi durant les quatre premiers rounds de négociations. Pourquoi appelle-t-on à un cinquième round dès lors que la partie ennemie ne veut faire aucune concession susceptible de faciliter l'aménagement d'une porte de sortie à ce blocage et plus généralement au conflit plus que quarantenaire créé autour du Sahara marocain par Alger, qui continue de financer et d'armer un front dans le but inutile de contrer la dynamique de développement que connaît le royaume.
Cette nouvelle réunion intervient dans un contexte de gesticulations algéroséparatistes menées outre-Atlantique (dernier déplacement à l'ONU du chef du Polisario, Brahim Ghali, poursuivi pour crimes de guerre par la plus haute juridiction pénale en Espagne, en l'occurrence l'Audience nationale), pour ne pas parler de la Fédération de Russie dans laquelle la délégation polisarienne s'est rendue récemment, mais en est revenue les mains vides!
Une chose est sûre: par cette tendance à la bougeotte, le Polisario, soutenu par Alger, veut créer des écrans de fumée destinés à brouiller les pistes, après son refus de retirer ses éléments armés de Guerguerat, zone démilitarisée en vertu de l'accord de cessez-le-feu du 6 octobre 1991, malgré l'appel du tout nouveau secrétaire de l'ONU, Antonio Guterres, pour ne pas parler des Etats-Unis, de la France et de l'Espagne, qui ont salué la décision du Maroc de procéder à un retrait unilatéral de cette zone tampon.
Il est clair que la balle est dans le camp du Polisario, et pour être plus précis, dans celui d'Alger, véritable partie au conflit. Si dialogue devait être relancé par l'ONU, ce serait avec Alger et non avec le Polisario qui n'a évidemment aucun pouvoir de décision. Le fait qu'ils viennent aujourd'hui pleurer sur le blocage des négociations témoigne d'un comportement relevant sinon du cynisme, du moins de l'hypocrisie.