Les signaux envoyés mercredi 22 mai depuis Windhoek, capitale de la république de Namibie, sont encourageants. L’accueil solennel qui a été réservé par le président namibien, Hague G. Geingob, à Saadia El Alaoui, qui lui a remis ses lettres de créances en tant qu’ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire du Royaume du Maroc en Namibie (avec résidence en Angola), laisse entrevoir à travers les interstices des signes de réchauffement de relations bilatérales qui étaient tout, sauf normales. Et pour cause, ce fut du fait d'une position farouchement hostile de ce pays d’Afrique australe à l’intégrité territoriale du royaume du Maroc.
Pour s’en apercevoir, il suffit de rappeler que la Namibie avait co-organisé avec l’Afrique du sud, fin mars dernier à Pretoria, une conférence orchestrée pour imposer un rôle africain dans le processus de règlement du conflit créé autour du Sahara, envers et contre le Maroc, qui a toujours plaidé pour que le dossier reste du seul ressort de l’ONU. Une manoeuvre délibérément provocatrice envers le royaume, traité arbitrairement de «force d’occupation», au mépris de ses droits historiques et de ses sacrifices énormes au service des peuples africains qui luttaient pour leur indépendance.
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L’hostilité affichée à cette occasion par Windhoek a été telle qu’elle s’est permise de menacer de sanctions des pays de la même sphère géographique (pays de la communauté économique d'Afrique australe, SADC)), ayant participé à une conférence organisée parallèlement à Marrakech, en soutien à la position du Maroc confirmant le leadership de l’ONU sur le dossier saharien. Cette menace trahissait un arrière-goût d’amertume après le retentissant succès de la conférence de Marrakech, traduit par la participation de 38 pays africains contre seulement 16 pays qui avaient pris part à la conférence pro-polisario de Pretoria.
Mais passons, car il semblerait que Windhoek (et plus tard Pretoria!) a tiré les bonnes conclusions de cette épreuve inutile, en décidant de prendre acte des nouvelles réalités géopolitiques et de regarder désormais vers l’avenir. Et ce n’est surtout pas cette nouvelle tonalité perceptible dans la dernière déclaration de la ministre namibienne des Relations extérieures qui dira le contraire. Mme Netumbo Nandi-Ndaitwah, a indiqué hier, mercredi 22 mai, qu’il n’existait aucune tension dans les relations entre le Maroc et son pays. «Il n’existe aucune tension qui puisse entraver les relations entre le Maroc et la Namibie», a-t-elle déclaré à la Namibian Broadcasting Corporation (NBC, chaine de télévision publique namibienne).
Mme Nandi-Ndaitwah, qui occupe également le poste de vice-premier ministre, a, toutefois, concédé qu’«il existe un problème fondamental», à savoir le différend régional autour du Sahara. Elle a, dans ce contexte, indiqué que les efforts déployés par les Nations-Unies par le biais de l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’organisation, doivent offrir l’occasion aux deux parties pour trouver une solution.
Une solution politique, basée sur le réalisme et le compromis, conformément à l'esprit et à la lettre des résolutions du Conseil de sécurité.